La gestion des déchets est une préoccupation majeure dans notre société. Le plastique, notamment, pose de nombreux problèmes. Pour nous pencher vers un début de solution, on a visité la seule usine de recyclage de bouteilles du pays : FILAO.

De chez toi à Filao

Quand tu as vidé une bouteille en plastique, tu la jettes dans un sac bleu qui sert à récolter les PMC (plastique, métal, cartons à boisson). Une fois rempli, ce sac sera emporté par un camion du service de collecte des déchets. Direction : un des cinq centres de tri.
Là, tous les PMC sont triés selon leur nature, les types de plastique ou de métaux qui les constituent. Ta bouteille, en plastique transparent, part dans un flux avec toutes les bouteilles en plastique transparent du même type. Les bouteilles bleutées vont dans un second flux. Les flacons à shampoing, les récipients foncés, les cannettes, les barquettes… vont tous dans des flux différents. Ta bouteille, elle, va se retrouver écrasée dans une « balle » de bouteilles en plastique transparent : un cube de bouteilles compressées.

ÉdA/ N.L.

Déshabillée à l’arrivée

À l’arrivée à FILAO, la balle qui contient ta bouteille va être déposée sur un premier tapis roulant. Les lanières de la balle sont coupées et ta bouteille est libérée.

Elle commence son parcours par une sorte de grande lessiveuse à sec : ça tourne, ici  ! Comme les parois du cylindre sont percées de trous de tailles différentes, les emballages sont triés par dimensions pour être sûrs de ne garder que des bouteilles.

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Un tri optique permet ensuite de retirer les intrus… des flacons de produit, par exemple, qui seraient arrivés par erreur avec les bouteilles en PET transparent.
Ta bouteille atterrit ensuite dans une machine qui va la déshabiller de son étiquette. Aïe, ces lames qui la griffent, c’est assez désagréable  ! Et ce n’est que le début…

Découpée en paillettes

Ta bouteille se remet de ses émotions sur un nouveau tapis roulant qui l’amène dans une zone de l’usine… où elle va être réduite en paillettes ! La voilà donc broyée en minuscules morceaux.

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Au bain …

Les paillettes vont atterrir dans un séparateur de matières. En fonction de la flottabilité de chaque type de matière, on va pouvoir ne conserver que le PET, le seul plastique qu’on peut réutiliser pour fabriquer de l’emballage alimentaire.

Le reste part dans une autre direction, comme tous les matériaux exclus de la chaîne, pour être recyclés autrement (matériaux de construction, textiles,…).

Puis au four !

Les paillettes sont lavées, triées à nouveau puis vérifiées. Elles sont ensuite chauffées à 180 puis à 280 °C !

Elles vont devenir liquides puis durcir sous forme de longs spaghettis qui sont ensuite coupés en petites billes : des granulés.

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Ceux-ci vont rester à 220 °C pendant 8 à 9 heures, dans des grandes tours, avec de l’azote pour les purifier.

Ces granulés vont partir dans une usine de Sources ALMA, en France, à 150 km de Charleroi, qui fabrique de nouvelles bouteilles. On y utilise 25 % de PET recyclé — bientôt 30  % — dans la fabrication des bouteilles. Ta bouteille usagée va donc entrer dans la composition d’une nouvelle bouteille.