Tu as peut-être eu froid en sortant ce matin? Papa et maman ont peut-être dû gratter le pare-brise de la voiture pour t’emmener à l’école? Eh oui, cette nuit, les températures sont redescendues en dessous de zéro degré. Tu as peut-être vu ces images impressionnantes prises au sein des vergers de la Wallonie. On t’explique.

Les températures en Belgique ont atteint, dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 avril, entre -1 et -3 degrés. Cela peut avoir de graves conséquences pour les arbres fruitiers et les vignes.

En effet, à certains endroits, les pommes, les poires, les cerises et les abricots sont déjà au stade de petits fruits. Ils ont d’ailleurs entre deux et trois semaines d’avance par rapport aux années précédentes.

Ces petits fruits sont sensibles au gel et aux températures négatives. Avec -1 degré, il n’y a pas trop de souci. Le gel peut simplement abimer la peau du fruit. Mais dès qu’on arrive à -2 et plus, avec du gel sévère, on risque de gros problèmes pour les récoltes. Le gel peut toucher les pépins et faire tomber le fruit avant qu’il ne soit mûr.

En Wallonie, il y a de plus en plus de vignes. En cette période de l’année, elles sont au stade des sarments (nouveaux bois que les vignes développent chaque année). Ces vignes sont encore plus sensibles que les arbres fruitiers car les dégâts peuvent se faire dès -0,5 degré. Plus une vigne est haute, plus elle sera à l’abri du gel.

Ces gelées blanches ont toujours existé en cette période de l’année. Cela ne posait aucun souci jusqu’à ce que les arbres fruitiers et les vignes produisent des fruits plus tôt que d’habitude à cause du dérèglement climatique.

Des solutions parfois coûteuses

Certains producteurs ne sont pas restés les bras croisés, ils ont tenté de sauver leurs futures récoltes à l’aide de diverses techniques. Celles-ci permettent de maintenir les arbres fruitiers et les vignes au chaud.

La technique la plus efficace est d’asperger continuellement les arbres d’eau. Malheureusement, aucun producteur ne le fait car cela demande d’énormes quantités d’eau qu’on ne peut pas se permettre de gaspiller.

On peut aussi faire brûler, pendant une bonne partie de la nuit, des énormes bougies avec des dizaines de litres de cire pour maintenir une bonne température entre les pieds des arbres ou des vignes. Cette technique est très utilisée en Wallonie, comme en France. Malheureusement, elle est relativement coûteuse.

EdA

Il existe également des appareils équipés de brûleurs qui sont transportés par des tracteurs à travers les allées des vergers ou des petites éoliennes qui envoient de l’air chaud.

Des cordons infrarouges

Au domaine de Doriémont (province de Namur), la viticultrice Colienne Demain a testé pour la première fois les cordons infrarouges, ont pu constater nos collègues de L’Avenir. Ces tubes, déroulés le long des baguettes autour des vignes, protègent sans pour autant chauffer. Comment? Grâce à une onde infrarouge qui augmente la température autour des bourgeons.

Découvre la vidéo de nos collègues de L’Avenir :

Est-ce que les cultivateurs ont mis leurs systèmes de protection antigel assez rapidement? Est-ce que c’est efficace? Il faudra attendre quelques jours pour le savoir.