Les Ukrainiens et les Russes ont des origines communes. Ils sont slaves. Leurs ancêtres ont fait partie des mêmes communautés, des mêmes États, depuis la Rous de Kiev créée au milieu du 8e siècle (années 700), par des Vikings. Cet État, dont la capitale était Kiev (capitale de l’Ukraine actuelle), a été très puissant au 11e siècle. Il s’étendait alors de la mer Baltique à la mer Noire. Beaucoup de Russes considèrent que la Rous de Kiev est le berceau de leur nation.

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Entre l’Ouest et l’Est

Mais s’il y a une grande proximité entre Ukrainiens et Russes, il faut aussi dire qu’une partie des Ukrainiens, à l’ouest du pays, ont des liens plus forts avec l’ouest de l’Europe. Car en Ukraine comme partout dans le monde, les frontières ont bougé au cours de l’histoire. Le pays n’a pas toujours été tel qu’il est…

Tandis qu’une partie de l’actuelle Ukraine faisait partie de la Russie du 17e au 19e siècle, l’ouest était lié à la Pologne et la Lituanie, avant de faire partie de l’Empire des Habsbourg (Autriche) puis de l’Autriche-Hongrie.

Au 20e siècle, l’Ukraine a été intégrée à l’URSS (Union des Républiques socialistes soviétiques, autour de la Russie). À la fin de la Seconde Guerre mondiale, son territoire s’est agrandi vers l’ouest, sur une partie de la Pologne, de la Roumanie et de la Tchécoslovaquie (pays qui s’est scindé en deux depuis lors). En 1954, l’URSS a  offert la Crimée à l’Ukraine. L’Ukraine était alors essentielle pour l’URSS, grâce à sa production agricole, ses mines de fer et de charbon, son industrie militaire.

Après l’éclatement de l’URSS, l’Ukraine est devenue un État indépendant en 1991. Mais son économie était complètement liée à la Russie. Depuis, l’Ukraine veut s’ouvrir vers les pays de l’Ouest, tout en gardant des liens avec la Russie. Mais le pays est divisé, à cause de son histoire : la population du sud et de l’est se sent plus proche de la Russie, à laquelle elle est liée depuis des siècles, tandis que les habitants de l’Ouest rêvent de rejoindre l’Union européenne et l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, une alliance militaire entre pays d’Europe et d’Amérique du Nord). Depuis plus de 20 ans, le rapprochement avec l’UE  et l’OTAN avance, s’arrête, recule, avance, se fige à nouveau…

La guerre dans l’Est depuis 2014

Fin 2013, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch renonce à signer un accord d’association avec l’Union européenne. Des dizaines de milliers d’Ukrainiens manifestent pendant trois mois.  Le climat est tendu, il y a des violences et le président Ianoukovitch s’enfuit en Russie. Un nouveau gouvernement se met en place, moins favorable aux Russes.
Dans le sud du pays, on est mécontent. Le gouvernement de la région de Crimée est renversé (renvoyé) par des opposants prorusses. Dans ce contexte tendu, les nouvelles autorités de Crimée organisent un référendum (vote).

Suivant les résultats officiels de ce vote, et malgré les doutes sur sa validité, la Crimée proclame son rattachement à la Russie, qui accepte.

Dans l’est de l’Ukraine, dans la région du Donbass, des indépendantistes prorusses se battent contre les forces ukrainiennes pour pouvoir également quitter l’Ukraine. Depuis 2014, ces combats ont fait plus de 13 000 morts.

Fin février 2022, l’armée russe entre en Ukraine. Pour « récupérer » le Donbass ? Parce que la question de l’adhésion à l’OTAN préoccupe Vladimir Poutine ? La Russie voit d’un mauvais œil ses  « frères ukrainiens » se rapprocher de l’Ouest.