Zara Rutherford est la plus jeune pilote, la première femme et la première Belge à avoir fait le tour du monde en solitaire en ULM (avion ultraléger motorisé). Incroyable, non ?
Les parents de Zara sont pilotes. « Ils m’ont inspirée. J’ai appris à voler en suivant des cours le week-end, sur un petit avion, avec un instructeur. La première fois que j’ai piloté, j’avais 15 ans. » Il y a peu de filles, peu de femmes, qui volent. Pourtant, Zara affirme que tout le monde peut le faire : « C’est difficile, mais la plus grande chose, c’est la motivation. Il faut comprendre la météo, comment l’avion vole, les règles qui disent où on peut voler… Mais avec du temps, tout le monde peut apprendre ! »

Le tour du monde en ULM à 19 ans !

JOHN THYS / AFP

Piloter un petit avion, déjà, ce n’est pas banal ! Mais de là à vouloir faire le tour du monde, à 19 ans, seule aux commandes de son ULM, c’est osé ! « C’est un rêve que j’avais depuis longtemps. Au début, je pensais que ce serait impossible. Et puis finalement, je me suis dit : « Je me lance dans cette énorme aventure et on va voir où ça me mène ! ». Mon père était très enthousiaste, ma mère moins… mais ils m’ont soutenue tous les deux. »
Pour payer les frais de cette expédition, Zara a cherché des sponsors (entreprises qui donnent de l’argent et, en échange, mettent leur nom sur l’avion, la tenue… de Zara).
Elle a aussi reçu, en prêt, un ULM. Un avion léger, donc… « 472,5 kg. Je ne pouvais pas aller au-delà de cette limite. Donc je devais faire attention à ce que je prenais. J’avais quelques snacks des pays d’où je décollais, un peu d’eau et quelques vêtements. Sur le siège arrière, il y avait un gros sac d’essence connecté aux ailes pour pouvoir continuer à voler quand le réservoir était vide. »
Une quantité d’essence limitée, donc… « Je ne pouvais voler que 4-5 heures d’un coup, environ 1000 à 2000 km. Puis je devais me poser pour faire le plein d’essence. C’est comme ça que mon tour a pris cinq mois. » Il faut dire que, parfois, Zara a dû attendre plusieurs jours avant de redécoller, à cause de la météo, notamment.

Typhons et tempêtes

À propos de météo, ce voyage avec un petit avion était risqué, non ? A-t-elle eu peur ? « Oui, plein de fois ! À proximité de Singapour, je suis arrivée près d’un orage. Pendant une minute ou deux, je n’étais pas sûre de pouvoir passer ! En Sibérie, les températures étaient si basses – - 35°C – que je ne pouvais pas me poser. J’ai aussi eu trois grandes tempêtes dont un typhon aux Philippines, que j’ai pu éviter, heureusement. À Dubaï, aussi : après un très long vol, j’étais fatiguée et je devais atterrir mais ils ont refusé parce qu’il y avait une grosse tempête. J’ai dû trouver un autre aéroport. »
Zara a affronté ces peurs et ces dangers. Partie le 18 août 2021, elle a bouclé son tour du monde le 21 janvier 2022. Chapeau !