En quoi consiste le métier de commandant de bord ?

Je suis cheffe de l’avion. Dans l’appareil, il y a un équipage de six personnes. On est deux pilotes dans le cockpit et quatre personnes dans la cabine. Mon job, c’est d’arriver à faire le vol. On me donne l’avion, on me dit : « Tu dois aller à Copenhague et tu prends autant de passagers ». Et je dois gérer mon équipe pour emmener tous mes passagers et gérer les problèmes, que ce soit le ravitaillement en carburant, la météo, les passagers… Je dois trouver des solutions.

Quel type d’avion pilotez-vous ?

L’avion « Tintin » de Brussels Airlines est un A320 que pilote régulièrement Magalie Schiavon. BELGA PHOTO YORICK JANSENS


Je suis qualifiée sur un Airbus A320. Mais la même qualification permet de voler sur un A318, 319, 320 et 321. Je peux donc voler avec ces types d’avions. Mais je ne peux pas faire voler un Boeing 737, par exemple. Ou alors, je dois me faire qualifier pour, avant.

Vous travaillez jour et nuit ?

Je travaille le jour et la nuit mais j’ai des pauses entre-temps. Une réglementation européenne existe, donc on ne peut pas faire n’importe quoi. On a un nombre maximum d’heures de travail et puis on est obligés d’avoir un nombre minimum d’heures de repos.

C’est dur de s’y retrouver dans tous les boutons ?

Au début, c’est dur. Mais tous les boutons du même genre sont regroupés, c’est organisé. Les boutons de l’autopilote, de l’air conditionné, du système électrique sont tous regroupés par fonction. Et tout ça est écrit sur les panneaux. Mais en fait, je les connais tous. Au début, c’est difficile. Il faut bien étudier. On a beaucoup d’entraînement.

Avez-vous déjà dû atterrir en plein vol suite à un souci ?

Oui. J’ai déjà eu un problème de train d’atterrissage qui ne remontait pas. Donc on a fait demi-tour, on l’a changé et puis on est repartis. Donc, ça peut arriver. Par exemple, je décolle de Bruxelles et j’explose un pneu. Est-ce que je vais jusqu’à Tenerife en sachant que changer mon pneu là-bas sera peut-être difficile, ou est-ce que je fais demi-tour pour le changer en Belgique ? On peut aussi avoir un passager malade qui a besoin d’aller directement à l’hôpital.

Est-ce un métier stressant ?

Quand même, oui. Dès qu’il commence à y avoir des problèmes, c’est stressant. Le facteur le plus compliqué, c’est la météo. Devoir atterrir quelque part où la météo est mauvaise, c’est parfois stressant. Et puis, tous les six mois, je retourne à l’école. Je suis des cours théoriques, je passe des examens, et je retourne au simulateur pendant deux jours. Là, ce sont des sessions de quatre heures pendant lesquelles un instructeur nous envoie des pannes, des problèmes, et on doit gérer. C’est un entraînement, parce que dans la vie de tous les jours, on n’a pas ces problèmes tout le temps. Mais on doit garder la capacité à gérer les problèmes. Donc, tous les six mois, je remets ma licence et, si j’ai bien fait mes exercices au simulateur, je la récupère et je peux retourner travailler. Ça, c’est stressant aussi.

Y a-t-il un volant dans l’avion ?

Dans mon avion, comme c’est un Airbus, c’est un joystick que j’ai à gauche. Le copilote l’a à droite.

Est-ce que c’est dur d’atterrir ?

Non. Mais ça dépend de la météo. S’il y a beaucoup de vent, de turbulences, si la visibilité est mauvaise… alors là, c’est compliqué. Mais de toute façon, l’atterrissage, c’est le moment où on va être très concentrés tous les deux, mon copilote et moi. Et si on a le moindre doute, on va remettre les gaz, repartir et recommencer.

Quelles sont les études à faire pour devenir pilote ?

On a un certain nombre d’examens à passer, en météo, réglementations, thermodynamique, mécanique, turboréacteurs, communication en anglais… Et des écoles privées te préparent à ces examens. Ensuite, quand tu as réussi tes examens théoriques, tu dois faire un certain nombre d’heures de vol pour pouvoir voler, d’abord sur un petit avion, puis peu à peu, tu peux voler sur des plus gros, dans les nuages, avec des passagers…

  • L’A320 que pilote Magalie Schiavon peut transporter 180 passagers + un équipage de 4 hôtesses en cabine et deux pilotes dans le cockpit.
  • Cet avion vole à environ 800-900km/h à la vitesse/sol.
  • Combien de litres de carburant dans ses réservoirs ? 1800 ! Cela produit beaucoup de CO2, un des gaz responsables des changements climatiques. Des recherches se font pour trouver des carburants moins nocifs pour la planète.