Patrick et Sophie se changent dans un vestiaire de l’HUDERF (Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola), à Bruxelles. Peu à peu, ils font évoluer leur manière de parler et de bouger. La transformation s’opère. Ce sont deux clowns qui font leur apparition: Aglagla et Zinzin. Ils se dirigent vers l’ascenseur et l’aventure des deux Docteurs Zinzins du jour commence !

De chambre en chambre

Zinzin joue de la guitare et Aglagla se dandine dans ce couloir du 3e étage. Ils ouvrent la porte d’une chambre. Une infirmière y fait une prise de sang à Serena, 6 ans. Elle leur fait un signe et hop, les deux clowns entrent. Ils saluent tout le monde et constatent que, vraiment, les pieds de Serena sont courageux ! Serena regarde, écoute, se détend, et oublie sa prise de sang. L’infirmière s’en va. Zinzin murmure quelque chose à l’oreille de Serena, qui éclate de rire. Un peu de magie, quelques farces, et le papa de Serena remercie les deux visiteurs quand ils s’en vont.

Docteurs Zinzins
Serena rit des farces et des bêtises des deux clowns.

Nous voilà auprès de Jean-Luc, 7 ans. Zinzin essaie de compter sur ses doigts jusqu’à 7, mais ce n’est pas facile. Jean-Luc se désole de voir combien ce clown est bête ! Une infirmière arrive : « Vous pouvez rester pendant que je fais mon soin. » Les clowns commentent: « Ah, elle tourne un robinet, alors il ouvre la bouche! » La maman de Jean-Luc rit. Les clowns font de la musique, Aglagla souffle des bulles de savon… Jean-Luc profite du moment.

Docteurs Zinzins
Jean-Luc ne fait pas attention à l’infirmière…

Pour Adélaïde, un peu plus loin, Aglagla et Zinzin choisissent la douceur. Ils chuchotent. Elle a eu beaucoup de fièvre cette nuit et elle est très fatiguée. Alors, ils racontent des histoires, lui chantent une chanson douce… sur laquelle Zinzin s’endort lui-même ! Un moment tout doux.

Beaucoup de bienfaits

Une douzaine de clowns professionnels consacrent ainsi leur temps aux enfants hospitalisés à l’HUDERF. Chaque semaine, quand ils arrivent, on leur donne des informations. Morgane Gillet, psychologue, explique : « Le matin, il y a un temps d’échange avec les clowns. On ne dit pas tout sur la santé de l’enfant, bien sûr. Mais on va dire ce qu’on sait sur ses goûts, s’il a des frères et sœurs, sa langue, comment s’est passée sa dernière nuit… ce qui peut faciliter le contact. » Ensuite, les clowns improvisent en duo, en fonction de l’enfant. « Si un enfant ne veut pas nous rencontrer, on respecte ça, explique Renelde Liégeois, des Docteurs Zinzins. On propose, on invente en fonction de l’enfant, et on ajuste. »
En tant que psychologue, Morgane voit les nombreux bienfaits de ces visites : « Certains enfants sont différents après le passage des clowns. C’est une bulle, un moment suspendu où ils oublient la maladie, les soins, les douleurs, pour redevenir des enfants et rire. Et puis, les clowns partent de l’enfant, qui reprend le contrôle, là où il est obligé de subir la maladie, les soins, les décisions des médecins. Il peut refuser les clowns, il a le pouvoir de dire non. Et puis, rire et voir les parents rire, ça fait du bien. Tout le monde est moins anxieux pendant un moment. Et certains enfants ont plus d’énergie ensuite. »

Pour leurs 30 ans, les Docteurs Zinzins font la fête le 26 septembre, au W:Halll de Woluwe-Saint-Pierre, avec le spectacle « Nez dans l’HÖ ». Infos et réservations: https://kidscarehuderf.be/nos-evenements/spectacle-le-nez/

D’autres artistes partagent leur temps avec des enfants à l’hôpital dans le pays : Rire à l’hôpital, Empathiclown, Cliniclowns, Les clowns à l’hôpital, HôpiClown… mais aussi des musiciens, des danseurs, des conteurs, des artistes circassiens, des marionettistes…