Cette semaine, dans le dossier du JDE, on te parle de l’économie circulaire.

Quel lien avec la construction en terre ? Fabriquer des briques crues n’est pas une nouveauté. La moitié de la population mondiale habite aujourd’hui dans des maisons en briques crues. En Occident, on a perdu cette habitude, dans les années 1800, lorsque la brique et le béton se sont développés. 

La brique crue est un exemple d’économie circulaire.

Dans une économie circulaire, on crée des cycles qui permettent de réutiliser les matériaux à de multiples reprises. Dans ce cas-ci, les briques et autres matériaux ne changent pas chimiquement lorsqu’ils sont utilisés, et à la fin de leur cycle de vie, ils sont sans déchet, biodégradables ou réutilisables. 

Comment bâtit-on avec de la terre?

Il existe différentes sortes de terre. Et chaque type de terre possède des grains de tailles différentes. Lorsque l’on construit en terre, c’est donc une bonne idée de mélanger les types de terre. « Mais qu’est-ce qui permet à la terre de tenir ensemble? Qu’est-ce qui va la coller ?, interroge Thibault de l’association Archisanat à des enfants de l’école des Bruyères à Louvain-la-Neuve. C’est l’argile. Mélangée avec de l’eau, elle possède cette capacité d’être un liant.  »

Pourquoi?  » L’argile, ce sont les plus petits grains présents dans la terre. Quand on les regarde au microscope, on découvre que ces grains sont plats. Et, au contact de l’eau, ces grains plats se collent entre eux, collent aussi les autres plus gros grains, et ils emprisonnent une petite quantité d’eau. C’est pour cela que l’eau reste toujours présente. La pâte formée par les argiles et l’eau, c’est le liant, c’est la colle. « , explique Odile Vandermeeren.

Ce bloc de terre a été fabriqué par Thibault et Odile de l’association Archisanat avec de la terre prise non loin de l’école des enfants. Ceux-ci sont impressionnés, ils veulent la soulever pour se rendre compte de son poids.

Quelle quantité d’eau faut-il ajouter?

Pour le tester la quantité d’eau nécessaire les enfants procèdent à différentes expériences.

Sur cette photo, on voit que les enfants ont réussi à réaliser un bloc qui semble tenir. Ils ont ajouté un peu d’eau et pressé la terre. (EdA/M.-A. C.)

Les enfants comprennent en manipulant la terre qu’il faut trouver le bon dosage. S’ils mettent trop d’eau, la terre ressemble à une pâte à crêpes et ne peut servir à la construction. « Notre métier comme ingénieur, explique Odile Vandermeeren, c’est de bien comprendre les matériaux. On est en 2022 et vous aurez peut-être envie de construire un jour une habitation en terre et moderne. Donc c’est sûr qu’on doit s’inspirer de ce que l’on a fait dans le passé et utiliser les sciences et la technologie d’aujourd’hui pour construire avec des matériaux qui n’ont pas d’impact sur notre environnement. »

Mais si la pluie tombe abondamment sur une habitation en terre, demande un enfant. Va-t-elle tenir ?

« Oui, elle va tenir, explique Thibault, la terre reste collée comme on l’a vu avec les expériences. Mais on dit toujours que, pour construire en terre, il faut des bonnes bottes et un bon chapeau, c’est-à-dire des bonnes fondations et un bon toit. Dans ce cas, on peut aussi opter pour la pierre ou le bois qui sont, eux aussi, des matériaux naturels. »