Après avoir accueilli la ministre Caroline Désir, les élèves se sont intéressés à son travail.

Pourquoi êtes-vous entrée en politique ?

Je n’ai pas, un jour, décidé de faire de la politique. J’ai étudié le droit pour devenir avocate, en fait. Et puis, au hasard des rencontres, j’ai commencé à travailler pour un ministre, dans son cabinet, comme juriste. À son contact, j’ai eu envie de m’impliquer en politique parce que je me suis dit que c’était une bonne façon de faire changer les choses, quand on trouve certaines choses pas correctes ou injustes. Je me suis engagée d’abord au niveau de ma commune. Là, on s’occupe de choses très concrètes : les travaux, les trottoirs, l’organisation de l’enseignement communal, les crèches, le logement. Ça m’a plu. J’ai été élue à la Commune, à la Région, puis au Parlement fédéral… Et finalement, ça fait 20 ans que je suis dans la politique.

Quelles études faut-il faire pour devenir ministre ?

C’est particulier. Il n’y a pas d’études spéciales pour être ministre. Tu pourrais très bien devenir ministre sans avoir fait d’études, d’ailleurs, puisque ce sont les partis politiques qui les désignent. Si un parti reçoit le portefeuille de l’Enseignement, par exemple, c’est le président du parti qui choisit le ministre parmi tous les gens qu’il veut. Souvent, ce sont des élus, mais pas toujours.

Est-ce vous qui avez choisi de vous occuper de l’enseignement ?

C’est le président de mon parti qui m’a appelée un soir pour me dire « Tu vas être ministre de l’Enseignement ». Mais ça faisait dix ans que, au Parlement, je travaillais sur les questions d’enseignement. C’est une matière qui m’a toujours passionnée parce que je pense que l’école, les enseignants, ont un rôle très important à jouer. Notamment parce que tous les enfants n’ont pas les mêmes chances au départ et l’école doit servir à donner une chance à tous les enfants. Malheureusement, ça ne marche pas encore aussi bien que ça. Tous les enfants n’arrivent pas à réussir de la même façon en fonction de leur origine de départ. Et ça, ça fonde mon engagement politique en matière d’enseignement.

Quel est votre rôle en tant que ministre de l’Enseignement ?

C’est beaucoup de responsabilités. Avez-vous une idée du nombre d’écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles ? Il y en a 2 500 : des petites, des grosses, primaires, secondaires, ordinaires, de l’enseignement spécialisé, des académies… Ça fait 900 000 élèves et environ 120 000 membres du personnel (enseignants, directeurs/trices, secrétaires, ouvriers…). Moi, en fait, je dois m’occuper de tout ça. Et faire en sorte qu’on ait un bon niveau d’enseignement qui donne des chances égales à tous les enfants. Pour ça, on doit prendre des textes de loi qu’on appelle des décrets, pour donner les règles communes à l’ensemble des 2500 écoles. Vous avez peut-être entendu parler du Pacte d’Excellence. C’est un ensemble de réformes pour que notre enseignement soit plus efficace, plus juste, plus inclusif. On a beaucoup de travail avec les enseignants, les directions, pour faire en sorte que les élèves puissent progresser le mieux possible. Ce n’est pas facile de contenter tout le monde !

Portrait chinois…

Si vous étiez une fleur, vous seriez…?

Je dirais une orchidée. C’est une très jolie fleur qui est très fragile. Moi, je n’ai pas la main verte. Chaque fois que je dois m’occuper d’une plante, elle meurt. mais mon assistante est hyperdouée en plante et elle vient de sauver mon orchidée. Elle a de nouveau dix fleurs magnifiques.

Si vous étiez un sport?

Je vais te répondre à le frontière entre le sport et l’art, c’est la danse. Je l’ai pratiquée très longtemps quand j’étais petite et jusqu’à environ 20 ans. J’ai fait de la danse classique, du jazz, du contemporain. Et c’est quelque chose qi m’a plu, m’a formée. C’est très exigeant, comme tous les sports quand on les fait à haut niveau. je dansais tous les jours en rentrant de l’école, j’avais des répétitions le week-end… C’est pour moi une école de la vie très importante. C’est très exigeant, il faut essayer de se dépasser, aller plus loin, au niveau de la souplesse, de la maîtrise des exercices, etc.

Si vous étiez un plat?

Je serais, je crois, un plat de pâtes. Peut-être les pasta norma, un plat de Sicile avec des aubergines. Je suis allée en Italie cet été en vacances et de nouveau j’ai trouvé ça merveilleux. C’est un beau pays et on aime bien aussi prendre le temps de bien manger. Donc, des pâtes !

Si vous étiez un animal?

Je dirais, pour vous faire rire, une tortue. Je ne sais pas pourquoi, mais on donne souvent mon prénom, Caroline, aux tortues. Je ne sais pas très bien pourquoi… Oui, qui a dit Boule et Bill? Quand j’étais petite, cette BD était très connue et en effet, la tortue de Boule et Bill s’appelle Caroline.

Si vous étiez un objet?

Je serais un livre. Parce que j’adore lire. Chaque fois que j’ai le temps, j’aime me plonger dans un roman ou une BD. C’est une façon de s’évader, de voyager, de découvrir des choses, parfois d’appendre l’histoire. Je crois que c’est vraiment important et d’ailleurs, comme ministre de l’Enseignement, j’essaie de favoriser le goût de la lecture chez les enfants. Il y a des enfants qui disent « J’aime pas lire », mais je crois que tout le monde peut trouver quelque part le goût de la lecture par des BD, des mangas. C’est important d’apprendre à avoir le réflexe de prendre un livre et de l’ouvrir. J’espère que vous faites le quart d’heure de lecture dans l’école…