L’autisme n’est pas facile à définir ni à décrire. Il y a de grandes différences entre les personnes touchées. Elles ont des attitudes différentes, leur autisme est plus ou moins fort et visible. Ce qui est sûr, c’est qu’un autiste l’est depuis toujours et pour toujours. Il a souvent des difficultés dans ses relations aux autres. Mieux comprendre son mode de fonctionnement peut l’aider… et t’aider aussi, si tu le rencontres ! Alors, voici quelques troubles que l’on peut observer chez les autistes.

Des difficultés de communication

On pense qu’un quart des personnes avec autisme ne savent pas parler ou presque. Elles ne font pas de lien entre les sons et les objets ou les idées qu’ils représentent. Ou elles ne parviennent pas à relier entre eux des objets différents mais de même nature. Par exemple, la chaise à la maison et celle de l’école sont différentes, dans des lieux différents, donc l’enfant autiste peut ne pas faire de lien, ni mettre le mot « chaise » dessus.

Des personnes autistes qui parlent, elles, peuvent parfois surprendre ou choquer par leur manière de communiquer. Elles s’expriment souvent sans filtre et disent les choses de façon cash. Tu leur demandes si elles aiment ton cadeau ? Elles vont répondre sincèrement oui… ou non, sans y mettre les formes. Elles prennent les mots au pied de la lettre, sans comprendre l’humour ou le sous-entendu. Elles peuvent être convaincues qu’un conte (par exemple, Le petit Chaperon rouge) est une histoire vraie. Si tu leur demandes : « Peux-tu me donner le sel ? », elles te répondront peut-être « oui » sans bouger. Si quelqu’un leur demande : « Avez-vous un téléphone ? » pour obtenir leur numéro, elles vont juste répondre à la question : « Oui ».

Des difficultés dans les relations

Il peut aussi y avoir des difficultés à communiquer au-delà des mots. Un autiste ne comprend pas toujours le langage non verbal, il ne « sent » pas les intentions et les attentes de l’autre. Et il n’a pas les « codes » pour se comporter comme on l’attend. Par exemple, il peut te fixer dans les yeux, ce qui te mettra mal à l’aise, ou au contraire ne jamais te regarder. Chez certains, le contact physique, le toucher, est insupportable. Se retrouver au milieu des autres, qui le frôlent, lui font la bise ou lui serrent la main, c’est une vraie souffrance.

Dans un groupe, l’enfant autiste peut être en plein chaos (complètement perdu). Il doit analyser trop d’informations en même temps : les mots, leur sens, les détails qu’il repère partout, les réponses qu’il est censé fournir, les réactions à avoir, le désordre, le bruit, les jeux ou les blagues à comprendre… C’est épuisant pour lui. La fatigue, la panique, les maux de tête, la confusion et la colère peuvent surgir à tout moment  !

Des comportements répétitifs

Un certain nombre de personnes autistes vont avoir besoin de se rassurer en répétant toujours les mêmes mots, les mêmes questions ou les mêmes gestes : tourner sur soi-même, se balancer, éteindre et allumer la lumière, ranger toujours tout au même endroit, faire les choses tous les jours dans le même ordre, écouter la même musique…
Certains enfants autistes ont besoin de dessins pour connaître le programme précis de leur journée. Sans quoi, c’est la panique. Ils détestent les imprévus et les surprises.

Et l’intelligence ?

Une partie des autistes ont une déficience intellectuelle (ont un niveau d’intelligence inférieur à la moyenne). Mais plus de la moitié ont une intelligence normale ou supérieure. Des personnes autistes ont des capacités exceptionnelles en maths, physique, sciences… Certaines ont une mémoire auditive ou visuelle remarquable. Certaines peuvent reproduire un morceau de musique ou un dessin compliqué sans problème !

Mieux comprendre pour éviter les malentendus

Souvent, les personnes autistes ne comprennent pas le monde qui les entoure… et elles ne sont pas comprises. Leurs réactions peuvent être ressenties comme étranges ou froides, ou on peut penser que la personne « le fait exprès », qu’elle « se moque du monde ».

En fait, non. La personne autiste est sans doute maladroite, mais elle est sincère et fait ce qu’elle peut. Et si elle exprime parfois mal ses émotions, cela ne signifie pas qu’elle n’a pas de sentiments. Au contraire, elle ressent parfois très fort des émotions qu’elle ne parvient pas à identifier et nommer. Mieux comprendre cela peut permettre d’éviter les malentendus et de, peut-être, avoir des relations un peu plus apaisées.

L’opération Cap48 pour soutenir la recherche

Pour établir qu’un enfant est autiste, il faut qu’il rencontre des spécialistes et passe des tests. Les cinq centres de référence en autisme sont surchargés et il faut attendre entre 12 et 24 mois pour avoir un rendez-vous ! Entre-temps, le jeune et sa famille sont démunis.

Cap48 est une opération de récolte d’argent organisée par la RTBF. Cette année, l’objectif principal est de soutenir la recherche sur l’autisme et de renforcer les équipes de ces centres de référence.