Dans cette ancienne ferme à Chapelle-Lez-Herlaimont (Hainaut), nous avons rencontré 5 enfants, âgés de 8 à 12 ans. Depuis septembre, ces filles viennent chaque jour y danser durant quatre heures minimum. C’est Marie-Laurence Lionnard, une danseuse classique et professeure de danse, qui leur enseigne cette discipline.

Le Ballet school of Belgium (c’est le nom du lieu) ne délivre pas de diplôme scolaire. Pour les enfants, c’est un peu comme s’ils suivaient l’école à la maison. Ils doivent voir la matière, avec certains professeurs ou seuls, et iront passer  leur CEB avec les élèves de 6e  primaire d’une école de la commune.

Pour les élèves plus âgés,  qui doivent passer les épreuves de l’enseignement secondaire (CE1D, CESS), cela doit se faire par le jury central (quand on ne suit pas l’école ordinaire, on doit passer les examens par ce jury). « Comme les enfants savent qu’ils passent par le jury central, ils savent qu’ils n’ont pas droit à l’échec, sinon ils seront obligés de retourner dans l’enseignement ordinaire et n’auront plus autant de danse. »

La préparation des variations 

« On est là toute la journée et on danse beaucoup, explique les filles. On danse environ 28 ou 30 heures. »

Car, si les enfants dansent en journée, certains suivent en plus les cours qui se donnent au même endroit à partir de 17h. ‘Danse ta vie’ est l’association qui y enseigne la danse classique, la technique des pointes, le jazz, la danse orientale,…

Pour entrer à la Ballet School of Belgium (BSB) aucune connaissance de la danse n’est requise. Mais le lieu signale sur son site qu’il veut « permettre aux jeunes talents de devenir des danseurs avec un niveau élevé qui leur permettra d’entrer dans les grandes compagnies. »

Dès lors, les enfants participent à des concours. « On est déjà allé à un concours en Italie, en Espagne, en Hongrie, en Autriche… Nous participons à 4 ou 5 concours par an, explique Mme  Lionnard. Les enfants y présentent des variations (courtes chorégraphies) qui sont reprises de grands répertoires du ballet classique. Normalement, ce sont des variations apprises par les danseurs professionnels dans les compagnies de danse. »

Des noms de variations ? Le Corsaire, Paquita, La fille mal gardée…  

« À l’YAGP,  à Barcelone, dans leur catégorie (9-12 ans), il peut y avoir 180 participants, explique Mme  Lionnard. Et sur les 180,  10 sont sélectionnés pour la finale à New York. Seuls trois danseurs recevront un prix. Il n’y a que trois coupes. Mais surtout, en participant à ces concours, on peut se faire remarquer. Car, en danse, il n’existe pas de classement. Les juges sont des directeurs d’écoles de danse ou de compagnies. Et si l’on est remarqué d’année en année, à 18 ans, on peut décrocher un contrat. »

En juin prochain, à 13 ans, Cinzia et Stella, qui sont aussi au Ballet school of Belgium participeront l’une au prestigieux concours VKIBC  à New York et l’autre à celui de la  Scala de Milan. Le prix de cette participation aux concours n’est pas compris dans les 600 euros mensuels du minerval du BSB.