Le 18 juillet, la Flandre a déclenché la phase d’alarme sécheresse. Ses réserves d’eau sont insuffisantes et des mesures s’imposent.

En Wallonie, une réunion de la cellule (équipe) sécheresse était programmée le 25 juillet, soit après avoir imprimé ce journal. Impossible donc de vous donner ses conclusions ici. Mais Philipe Dierickx, directeur du service des voies navigables en Région wallonne, nous a tout de même livré quelques informations: «Le niveau des cours d’eau est, de manière générale, plus bas qu’à la même époque en 2018, qui était une année déjà chaude et sèche. On est donc face à une situation tout à fait exceptionnelle, avec trois étés très secs qui se suivent.»

Conséquences: la pratique du kayak est interdite pratiquement partout. Les bateaux doivent se regrouper pour passer des écluses (système pour franchir des «marches» pour monter et descendre un cours d’eau), ce qui permet de perdre moins d’eau lors de l’ouverture des portes. Il est aussi interdit de pomper l’eau des cours d’eau sans autorisation. Enfin, il est demandé plus que jamais à chacun d’économiser l’eau (douches courtes, arrosage limité, ne plus laver sa voiture, peut-être même ne plus remplir de piscine…).

L’eau de surface (rivières, ruisseaux, barrages, lacs…) est importante pour la navigation – donc l’économie – mais aussi pour la faune (animaux) et la végétation. De plus, elle alimente notre réseau de distribution d’eau potable (au robinet). Elle est donc vraiment très précieuse!

La nature et l’agriculture

Les jardins souffrent, les pelouses jaunissent, des arbres résistent comme ils peuvent, et certaines cultures s’annoncent moins bonnes. Les humains se protègent… et protègent leurs animaux.

Les éleveurs, par exemple, s’adaptent. Edouard Reding, de l’association wallonne de l’élevage, explique: «On doit veiller à l’alimentation, ce que nos vaches mangent et boivent, mais aussi au bien-être de nos animaux: qu’ils aient de l’ombre, un endroit plus frais. Certains éleveurs rentrent donc les animaux la journée et ne les sortent que la nuit, quand il fait moins chaud.Il y a même des éleveurs qui ont équipé leurs étables de ventilateurs et parfois de brumisateurs (qui soufflent des gouttelettes) pour faire diminuer la température. »

Comme les pâtures sont jaunes et sèches, qu’il n’y a plus d’herbe sur pied, les vaches mangent alors des fourrages (herbe séchée, foin, paille…) qui ont été conservés de l’automne ou du printemps.

Et pour boire? Edouard Reding: «Une vache qui produit de 30 à 50 litres de lait boit entre 100 à 150 litres d’eau par jour.Elle a besoin d’eau propre, claire. En général, dans l’étable, l’abreuvoir se remplit de façon automatisée. Mais parfois, dans les champs, le fermier doit aller jusqu’à l’abreuvoir avec son tracteur et un tonneau. Ça lui fait un important surplus de travail. »

Tout cela est capital pour que les animaux souffrent le moins possible. Et puis, un animal qui a trop chaud, soif, faim, produit moins de lait ou de viande.

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EN SAVOIR PLUS

– Jusqu’à cette semaine, le record belge de chaleur datait du 27 juin 1947. On avait alors mesuré 38,8°C à l’observatoire météorologique d’Uccle (Bruxelles), sur un thermomètre placé dans un abri ouvert. Aujourd’hui, les températures sont relevées dans des abris fermés, où le thermomètre ne risque pas d’être en plein soleil. En abri ouvert, la mesure peut être de 2°C plus élevée que dans un abri fermé.

– Les températures sont mesurées en Belgique depuis les années 1880. Au fil du temps, les outils de mesure se sont perfectionnés et multipliés.

– L’IRM (Institut royal météorologique belge) dispose des mesures de températures, vent et pluie grâce à des observateurs bénévoles (qui ne sont pas payés). Ceux-ci envoient chaque jour les mesures effectuées dans des stations météo installées dans leur jardin. L’IRM a aussi des capteurs de température automatiques qui mesurent et envoient les données toutes les dix minutes.

+ LE SITE INTERNET DE L’IRM POUR LES ENFANTS