Un glacier se forme lorsque de la neige s’accumule, que les couches s’empilent et sont compressées, et que la neige devient glace. On en retrouve aux pôles et dans les parties hautes des montagnes, où il fait le plus froid.
Ces glaciers sont vieux de plusieurs siècles. Luc Moreau explique : « À la Mer de Glace, on peut visiter une grotte de glace dont la glace a trois siècles (300 ans). Si on regarde la neige qui tombe cet hiver sur l’Aiguille du Midi (la partie la plus haute de la Mer de glace), elle va se tasser, devenir glace… Puis, elle va glisser, s’écouler. Parce qu’en dessous de 4 000 m, la glace fond en partie en été. Mais ça prend du temps. »

Glaciologie.
Luc Moreau dans une crevasse.

Un glacier, c’est beau. C’est aussi utile, explique Luc Moreau : « Le glacier stocke l’eau sous forme solide l’hiver, et en restitue une partie l’été sous forme d’eau liquide. S’il n’y a plus de glacier, ça fait moins d’eau dans les rivières et les fleuves, moins d’eau à boire pour la population car ces eaux alimentent les nappes phréatiques. Et puis, moins d’eau pour les captages hydroélectriques (pour produire de l’électricité)… Les eaux des rivières deviendront plus chaudes. Et puis, l’effet albédo diminue, ce qui signifie qu’il y a moins de neige et de glace qui renvoient l’énergie solaire par leur couleur blanche. À la place, ce sont des roches sombres, qui captent, absorbent la chaleur du soleil. Ça va donc aggraver le réchauffement climatique. Enfin, plus la roche se réchauffe et plus le ‘ciment’ de glace permafrost qui « colle » tout ensemble dans les roches dégèle. Des glaciers suspendus peuvent se détacher plus facilement. Donc, on mesure, on surveille, on renforce tout s’il le faut (remontée mécanique). »

RÉCHAUFFEMENT
La Mer de Glace dans les années 1940 et en 2003 à Chamonix.

Sauver les glaciers ?

À cause du réchauffement climatique, les glaciers fondent et perdent en volume.

Dans le film, les jeunes veulent sauver un glacier avec des bâches en géotextile blanc. « Ça se fait déjà et ça marche bien, mais ce n’est qu’un pansement. Ce n’est pas parfait, il y a des microparticules de plastique qui restent dans la neige – peu par rapport aux tonnes de plastique qu’on déverse dans la mer. Et produire du géotextile, ce n’est pas tout propre non plus. Mais la glace fond cinq fois moins que sans bâche, je l’ai mesuré. On place ces bâches en avril-mai jusqu’à l’automne. Comme elles ralentissent la fonte, on les place notamment aux entrées de grottes, départs de pistes, autour d’un refuge… pour sécuriser ces endroits. »

Luc Moreau (Pascal Tournaire)

Mais alors, si les bâches ne font que ralentir la fonte, comment sauver les glaciers ? « On peut ralentir la fonte en économisant l’énergie, en vivant en sobriété, en utilisant moins la voiture solo, et en gaspillant moins… Tout est lié sur Terre. Moins d’énergie, moins de gaz à effet de serre, moins de fonte ici… mais avec retard. Les actes d’aujourd’hui feront effet dans une trentaine d’années. »

Le site de Luc Moreau ici

Le film « Les Têtes givrées »

Les Têtes Givrées

Au pied du Mont-Blanc, des élèves vont à l’école avec des pieds de plomb. Ils sont dans une classe SEGPA, pour jeunes qui ont des retards dans leurs apprentissages. L’ambiance est tendue, les jeunes ne croient plus en rien, se rebellent, se font des sales coups…

Pour leur rendre confiance en eux, enclencher une spirale positive et les aider à changer leur vision du futur, leur professeur les emmène à l’intérieur d’un glacier. Le moment est magique, l’expérience bouleversante.

Ce glacier est splendide, mais il fond à cause du réchauffement climatique. Les jeunes décident de le sauver envers et contre tout. La découverte du glacier est un moment extraordinaire dans ce film. Pour le reste, on se pose mille et une questions : leur idée est-elle bonne ? Est-il possible de sauver les glaciers, ou bien reste-t-on sans agir en se disant que c’est peine perdue ? Jusqu’où aller pour sauver la planète ?