Les vieux manèges tournent, un étrange piano-trompette passe sous nos yeux suivi d’un jongleur, des familles s’installent en cercle sur la Place d’Armes et attendent les artistes… Plus loin, une dame assise est soignée silencieusement par Anatole, réparateur de coeurs.

Nous allons voir, de notre côté, le Big Bang de la compagnie Compost. Le public suit une sorte de leçon sur le transit intestinal. C’est annoncé, nous allons tout savoir sur le… caca ! Un spectacle loin d’être emmerdant (oups, pardon!) qui emmène le spectateur sur le trône avant de revenir au point de départ: la nature, le compost, la terre ! Le public rit beaucoup. Voilà 50 passionnantes et délirantes minutes passées au cabinet !

Nous hésitons ensuite entre deux boucheries. C’est une autre compagnie belge, qui s’appelle Merci Madame, qui nous reçoit dans sa Bouchérie. On y rencontre un volailler, disons, très bizarre. Il ne parle pas, il caquette. Et le public se transforme en poulailler ! Entre tentatives de dressage et d’abattage, on voit que ce boucher vit une grande passion du poulet. Rires et surprises entre plumes et omelette !

Grand moment de poésie, ensuite, avec le théâtre des Zygomars. Un comédien nous raconte l’histoire d’un raconteur d’histoires, Le tout petit Monsieur, dont la vie rétrécit lorsque toute la planète doit s’enfermer chacun chez soi à cause de l’invasion d’extraterrestres… Un récit en images et en musique qui fait écho au confinement que nous avons tous vécu il y a deux ans. C’est joli !

Avec le spectacle Sol Bémol, les artistes de D’irque & Fien vont le quitter, le sol ! On est ébahi, on s’inquiète, on soupire, on applaudit et on est impressionné devant ces pianos qui valsent, ces comédiens acrobates et musiciens qui jouent de plus en plus haut… Le niveau est élevé, jusqu’à passer à travers les branches d’arbres. Tout cela avec une histoire muette mais pleine d’humour. Incroyable !

On termine la journée par Le Songe de Prométhée. Ce spectacle de feu est présenté par la compagnie de la Salamandre, dont c’est la spécialité. L’histoire se déroule dans le noir, à la nuit tombante. Les artistes jouent avec le feu. Ils lancent des flammes, projettent des nuages d’étincelles, arrosent ou font danser le feu autour d’eux. C’est hypnotisant, impressionnant, magnifique.

Namur en Mai se poursuit ces 27 et 28 mai. Il y a des spectacles gratuits et d’autres payants. C’est un festival tout à fait familial, il y a de quoi réjouir tous les âges.