L’OTAN est une alliance de défense militaire. Ses quatre lettres signifient « Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ». Elle est née le 4 avril 1949, il y a tout juste 75 ans. Mais pour quoi faire ?

Guerre froide

À l’époque, on est au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Les tensions sont vives entre certains pays. Schématiquement, le monde était divisé en deux « camps ». Celui de l’Ouest et celui de l’Est. Entre les deux, c’est une guerre « froide »: les ennemis ne se parlent pas, ils se menacent. Le monde entier craint que les deux camps entrent dans une réelle guerre, comme celle vécue en Europe au début des années 1940.

Alors, pour se protéger en cas d’attaque, les pays de chaque côté décident de signer des alliances.

À l’Est, le pacte de Varsovie regroupe l’URSS, qui comprend, entre autres, la Russie actuelle, la Hongrie, la Pologne, etc. Il était composé de huit pays.

À l’Ouest, l’OTAN rassemble douze pays lors de sa création, dont les États-Unis, le Canada, la France et la Belgique ! Elle rassemble des pays d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest. D’où son nom « Organisation du Traité Atlantique Nord », en référence à l’océan qui sépare les deux continents.

L’article 5 du Traité indique qu’une attaque armée contre l’un des pays alliés est considérée comme une attaque contre tous les alliés. Tous les pays de l’alliance doivent alors entrer en guerre pour protéger le pays en cas d’attaque.

Évolution

La guerre froide prend fin avec la chute du mur de Berlin et de l’URSS, en 1989 et 1991. Le pacte de Varsovie est dissout.

L’OTAN, elle, ne disparaît pas pour autant ! Certains des pays qui faisaient partie du pacte de Varsovie l’ont même rejoint, comme l’Estonie, la Lituanie ou encore la Pologne. De 12 pays en 1949, l’OTAN en compte 32 en 2024 !

Si sa raison première n’existe plus, le principe de l’OTAN reste le même: protéger et défendre ses membres. Toutefois, aujourd’hui, on ne parle plus uniquement d’attaques militaires, mais aussi, entre autres, de terrorisme.

Tu t’en doutes, à 32, il est compliqué de prendre des décisions à l’unanimité. La Turquie est souvent considérée comme le trublion de l’alliance, car elle bloque ou ralentit régulièrement les décisions. Elle a, par exemple, bloqué pendant deux ans l’adhésion de la Suède. Celle-ci a finalement rejoint l’Otan en mars 2024, après la Finlande en 2023. L’entrée de ces deux pays dans l’OTAN est une conséquence directe de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022. Finlande et Suède voulaient se protéger en cas d’attaque de la Russie, proche de leurs frontières.

Une guerre en Europe

L’extension de l’OTAN ne plaît pas à tout le monde. La Russie, par exemple, se sent menacée par cette organisation qui compte de plus en plus de pays proches de ses frontières. Depuis que l’Ukraine s’est rapprochée de l’Alliance atlantique, les tensions, déjà très présentes entre les deux pays, sont montées d’un cran et, en février 2022, la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine…

La Russie a d’ailleurs menacé l’OTAN de représailles si elle acceptait une éventuelle adhésion de l’Ukraine à son organisation. Pour l’heure, l’Ukraine ne fait toujours pas partie de l’OTAN. Cependant, elle en est un pays partenaire, ce qui signifie qu’elle coopère étroitement avec l’alliance mais qu’elle n’est pas couverte par la garantie de sécurité prévue dans le traité fondateur de l’Alliance. Mais cela pourrait bien changer, puisque, face à la guerre qui fait rage sur son sol, les pays de l’OTAN ont déjà évoqué leur intention d’entamer une procédure d’adhésion de l’Ukraine…