Le béluga est un mammifère marin qui vit habituellement dans les eaux froides. On le trouve donc dans l’océan Arctique, au Groenland, en Norvège, au Canada… Pourtant, pendant quelques jours, on a pu observer un béluga dans la Seine, un fleuve qui traverse notamment Paris.

Le béluga est un mammifère qui se nourrit habituellement de crevettes, de calamars, de poissons, de pieuvres… La taille de cet animal peut atteindre 4,5m et son poids peut monter jusqu’à 1 900 kg. Celui qui nageait dans la Seine mesure 4m, c’est donc un adulte. En tant que mammifère marin, le béluga doit remonter à la surface pour respirer. On peut dire que ce cétacé est une sorte de baleine blanche à dents. Comme le dauphin, c’est un animal très sociable. Dans les mers froides, il se déplace en bande et le groupe peut aller de 20 à 200 individus !

Ce mammifère nage lentement, il se laisse plutôt porter par le courant. Il vit en moyenne entre 30 et 50 ans. C’est la seconde fois que l’on peut en observer en France. La dernière fois, c’était en 1948. Un pêcheur en avait remonté un dans ses filets… dans l’estuaire de la Loire (là où le fleuve se jette dans la mer).

Six heures pour sortir ce mammifère de 800 kg de l’eau

Le béluga qui est arrivé dans la Seine allait mal. Il était amaigri. Selon les experts, il présentait des altérations cutanées (blessures de la peau) dues à sa présence en eau douce. Il fallait le sortir de là, lui permettre de rejoindre la mer, si on voulait avoir une chance de le sauver.

Mais comment opérer pour que ce grand mammifère retrouve la mer? La Manche n’est pas toute proche: l’écluse de Saint-Pierre-La-Garenne (Eure), où le cétacé était entré de lui-même, se trouve à environ à plus de 130 km de l’embouchure de la mer.

Sea Shepherd, l’ONG de défense des océans et le Marineland (le plus grand zoo marin d’Europe) d’Antibes étaient sur place. L’idée retenue a été de transporter le béluga.

Mais l’animal ne peut être endormi car, comme le dauphin, sa respiration se fait de façon consciente, donc si on l’endort, il cesse de respirer et meurt.

Les 24 plongeurs engagés et les sauveteurs manipulant les cordages autour de l’écluse de Saint-Pierre-la-Garenne ont dû s’y reprendre à plusieurs fois, entre 22h et 4h du matin, pour attirer l’animal dans les filets et la structure capable de le soulever hors de l’eau.

Le cétacé a fini par être soulevé dans un filet tracté par une grue et déposé sur une barge, où il a été immédiatement pris en charge par une dizaine de vétérinaires vêtus de combinaisons blanches. Pendant de longues minutes d’incertitude, l’imposant cétacé s’est retrouvé suspendu en l’air, agitant son corps blanc long de quatre mer, luisant au-dessus des têtes de ses sauveteurs, à la fois concentrés et fascinés.

Il s’agit, selon ces experts, du second béluga connu en France après qu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948. AFP

Le béluga a ensuite été placé dans un camion réfrigéré qui l’a transporté hors d’eau, « sur de la paille ou un autre élément de confort », à destination du littoral à environ 160 km. Un bassin d’eau de mer, dans une écluse du port de Ouistreham (Calvados), avait été mis à disposition pour réceptionner l’animal.

Malheureusement, à son arrivée, les vétérinaires ont constaté que l’état de l’animal s’était dégradé. Le béluga n’a pas pu être sauvé.