L’arrêt «Roe v. Wade» révoqué (annulé)

Depuis près d’un demi-siècle, un arrêt (décision) de la Cour suprême des Etats-Unis garantissait le droit des Américaines à avorter (interrompre une grossesse).

Cette Cour est la plus élevée du pays. Son rôle est de contrôler la constitutionnalité des lois, c’est-à-dire, de savoir si elles ont en accord avec la Constitution, le texte officiel qui définit les règles de fonctionnement des Etats-Unis. Le 24 juin 2022, cette Cour suprême a donc décidé de révoquer (annuler) l’arrêt «Roe v. Wade», pris en 1973.

Cette décision veut dire qu’à partir de maintenant, les différents Etats qui composent les Etats-Unis sont libres d’autoriser ou d’interdire les interruptions de grossesse. Aux Etats-Unis, toute une partie de la population est conservatrice et catholique. Et la religion catholique condamne l’avortement. Plusieurs Etats, comme le Missouri, l’Alamaba ou l’Arkansas, ont profité de l’arrêt de la Cour pour bannir immédiatement les interruptions de grossesse sur leur territoire.

On estime, en fonction des partis présents au pouvoir dans les différents Etats, qu’environ la moitié des Etats devraient les interdire.

Une décision qui met des femmes en danger

Le président des Etats-Unis, et pourtant catholique, Joe Biden, a qualifié la décision de la Cour suprême « d’erreur tragique. La santé et la vie des femmes de ce pays sont maintenant en danger« . Le fait d’interdire les avortements veut dire que des femmes seront obligées de poursuivre une grossesse dont elles ne veulent pas ou qu’elles prendront des risques pour leur santé en tentant d’avorter par des moyens illégaux. Certaines choisiront de voyager pour aller avortement dans un Etat où cela restera légal. Mais ces voyages ont un coût que toute une partie de la population ne pourra pas assumer.

La décision de la Cour suprême a suscité une vague d’indignation, aux Etats-Unis mais également dans le monde. Sur les 25 dernières années, plus de cinquante pays ont modifié leurs lois pour rendre l’avortement plus accessible. Il reste interdit dans une vingtaine de pays où ceux qui le pratiquent risquent des peines de prison. Dans d’autres pays, il n’est autorisé que sous certaines (et parfois nombreuses) conditions.

En Belgique, l’avortement est légalement autorisé. Sauf en cas de problème médical grave, il doit avoir lieu avant la fin de la 12e semaine de grossesse.

Amnesty International rappelle que le droit à l’avortement a un rôle essentiel pour la protection de la vie, de la santé et des droits fondamentaux des femmes. Elles doivent avoir le droit de prendre les décisions qu’elles jugent bonnes pour elles.