Haïti est un des pays les plus pauvres de la planète. C’est aussi un pays qui est régulièrement victime de séismes, car il se trouve à la limite de deux plaques tectoniques (morceaux de la croûte terrestre), qui, en bougeant provoquent les tremblements de terre.

Il y a six mois, un tremblement de terre a tué plus de 2 200 personnes et détruit plus de 130 000 maisons. Le sud de l’île doit être reconstruit. A cela s’ajoute une grande instabilité politique (y compris l’assassinat du président en juillet 2021), des problèmes de sécurité et de violence, un manque de nourriture pour la population…

C’est pour ce protéger ce « voisin mal en point » que le président de la République dominicaine a décidé de faire construire un mur. La première étape a été lancée le 20 février. Elle va permettre de dresser 54 kilomètres de clôture « dans les zones les plus peuplées et sensibles de la frontière », selon le président. Une deuxième étape prolongera le mur de 110 km. Le mur s’étendra ainsi sur 164 des 380 kilomètres de la frontière poreuse entre les deux voisins qui se partagent l’île d’Hispaniola.

Le mur en béton armé sur lequel sera posée une structure métallique sera haut de 3,90 mètres et épais de 20 centimètres. Il y aura 70 tours de surveillance et de contrôle. Les organisations de défense des migrants (qui traversent la frontière pour chercher de quoi vivre en République dominicaine) critiquent la construction du mur, estimant qu’il provoquera « xénophobie (peur de l’étranger) et racisme ».

Une promesse électorale à tenir

Elu en 2020, le président dominicain avait promis de lutter contre l’immigration clandestine (celle qui est cachée, non autorisée) et de construire ce mur il y a un an. Les travaux coûteront 31 millions de dollars (environ 27 millions d’euros) et dureront neuf mois.

Haïti compte 11 millions d’habitants et la République dominicaine, 10,5 millions. Haïti occupe l’ouest de l’île et la Républicaine dominicaine l’est. Selon les estimations du gouvernement de la République dominicaine, il y aurait environ 500 000 immigrants haïtiens sur son sol.