De très nombreuses espèces animales vivent dans des milieux naturels qui ont leur propre climat, végétation et mode de fonctionnement: c’est ce qu’on appelle des écosystèmes. Il peut s’agir de forêts, de savanes, de prairies, de mangroves (forêts d’arbres poussant dans l’eau ou à côté), de tourbières zones humides)… Ces écosystèmes sont cependant en danger à cause de l’exploitation humaine. Dans son nouveau rapport, le WWF pointe la responsabilité de l’Union européenne.

 

Pourquoi l’Union européenne est-elle pointée du doigt?

 

L’Union européenne est, à ce jour, le deuxième plus grand importateur (qui fait venir de l’étranger), derrière la Chine, de matières premières liées à la déforestation. Mais elle importe également de très nombreux produits issus d’autres écosystèmes que les forêts comme la savane, les prairies, les mangroves…, principalement situés aux États-Unis, au Brésil ou en Indonésie.

Les mangroves renferment une grande biodiversité.

Dans ces produits, on retrouve, par exemple, le soja, la viande de Bœuf, le blé, l’huile de palme, le bois… Or, ces environnements naturels exploités pour les richesses qu’ils détiennent abritent des espèces animales qui sont déjà menacées d’extinction. Et leur exploitation à grande échelle (importante) les détruit chaque jour davantage.

 

Bœuf et soja

 

C’est le cas de la savane tropicale du Cerrado au Brésil qui s’étend sur plus de 20% du territoire et héberge près de 5% de la totalité des espèces dans le monde, et dont 75 sont considérées comme en danger critique d’extinction. D’après le WWF, sa destruction est plus rapide encore que celle de la forêt amazonienne et elle ne cesse de s’accélérer! En 2019, l’Europe en a importé 70 000 tonnes de bœuf et 14% de nos importations directes de soja provenaient de là.

En Argentine, c’est la région du Chaco qui est devenue très prisée pour la culture du soja et dont l’Europe achète près de 25% de la production. Le soja n’est d’ailleurs pas toujours directement consommé par les Européens, il sert à nourrir les volailles, les porcs ou encore les vaches laitières. Le résultat est pourtant que cette surexploitation de la région engendre des effets néfastes pour les nombreuses espèces qu’elle abrite en détruisant une partie de leur habitat ou de leur source de nourriture.

 

Huile de palme

 

Malgré les différentes campagnes alertant la population sur les conséquences de la production d’huile de palme pour l’environnement, l’Union européenne reste un consommateur important de ce produit. Ainsi, les forêts et tourbières indonésiennes qui sont un refuge pour les orangs-outans, les tigres et les rhinocéros, sont elles aussi de plus en plus prises d’assaut pour fournir de l’huile de palme.

 

Crevettes

 

Les mangroves d’Indonésie sont, elles, largement grignotées par la production de crevettes alors qu’elles sont le lieu d’habitat de beaucoup d’espèces comme le nasique et sont, en plus, très importantes pour la protection des côtes et servent de refuges pour la reproduction des poissons…

Le nasique est une espèce en danger.

 

Un effet sur la biodiversité mais aussi sur le climat

 

Cette destruction des différents écosystèmes ne constitue pas seulement un danger pour la biodiversité! Elle est aussi néfaste pour le climat qui subit de plein fouet cette surexploitation. Il ne faut pas oublier que les forêts, les mangroves…, sont aussi d’importants réservoirs de carbone qui permettent de lutter contre le réchauffement climatique.

Pour lutter contre ce phénomène, la Commission européenne a d’ailleurs dévoilé le 17 novembre dernier une proposition de loi visant à minimiser l’impact de notre consommation sur la biodiversité mondiale. Elle s’attaque à la déforestation, ce qui est une bonne chose. Mais elle retarde la possible protection d’autres écosystèmes et cela pourrait avoir de graves conséquences avertit le WWF.