La Nouvelle-Zélande (Océanie) souhaite aller vers une société sans cigarette… et compte bien se donner les moyens d’y arriver.

Actuellement, environ 11% des Néo-Zélandais de plus de 15 ans fument régulièrement. Ce pourcentage fait de la Nouvelle-Zélande un des pays au monde où l’on fume le moins. Cela est en partie dû aux mesures déjà prises par les autorités, comme le paquet « neutre » (sans logo, couleurs, etc.), la hausse du prix de vente ou encore l’interdiction de fumer dans les bars.

Une génération «sans fumée»

Mais les décideurs politiques voudraient faire baisser le nombre de fumeurs à moins de 5% d’ici 2025, avant d’arriver à une société non-fumeuse à long terme.

Trois nouvelles mesures sont actuellement discutées autour d’un projet de loi: dès 2024, la réduction du nombre de magasins autorisés à vendre du tabac; dès 2025, l’autorisation de ne vendre que des cigarettes ne contenant que de très faibles niveaux de nicotine (molécule présente dans le tabac et participant à sa dépendance); et à partir de 2027, l’interdiction aux jeunes nés après 2008 d’acheter des cigarettes. Cette dernière mesure évoluera d’année en année. En 2027, les moins de 19 ans ne pourront plus acheter de tabac. Puis les moins de 20 ans en 2028, les moins de 21 ans en 2029, etc.. Cela devrait donner naissance à la première génération « sans fumée ».

La loi et ces différentes mesures seront présentées au Parlement néo-zélandais en 2022, où elles devront être validées, ou refusées, par les parlementaires. En cas d’accord, ces mesures feront de la Nouvelle-Zélande le pays le plus réglementé au monde en matière de vente de tabac, derrière le Bhoutan (Asie), où vendre des cigarettes est interdit.

Des jeunes «moins tentés»

Ce projet de loi pose toutefois des questions, comme celle de la vente illégale qui pourrait exploser, ou celle du respect des mesures par les jeunes.

Suzanne Gabriels, experte belge en prévention tabac à la Fondation contre le Cancer, est plutôt optimiste. « Les jeunes pourraient facilement contourner l’interdiction et demander à une personne plus âgée de leur acheter des cigarettes. Mais les autres mesures proposées, ajoutées à celles déjà existantes, devraient aider à diminuer l’attractivité et l’addiction à la cigarette. L’effet voulu devrait donc se produire: les jeunes devraient être moins tentés de commencer à fumer« , analyse-t-elle.

Et si le système porte ses fruits? « Cela fera sans doute réfléchir en Europe, et en Belgique« , conclut Suzanne Gabriels.