Un réseau international de journalistes a publié une enquête qui fait grand bruit. Elle concerne une affaire d’évasion fiscale dans laquelle plusieurs dirigeants (dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Équateur) ainsi que des hommes et des femmes d’affaires et des célébrités (dont la chanteuse Shakira et le mannequin Claudia Schiffer) sont montrés du doigt. Qu’en est-il?

L’évasion fiscale

Les impôts, ce sont des taxes que l’on paie à l’État. Elles concernent autant les particuliers que les entreprises et elles varient en fonction de ce que l’on gagne et de ce qu’on possède. Plus on possède, plus on doit payer d’impôts. Certains tentent donc de dissimuler (cacher) à l’étranger une partie de leurs avoirs (de l’argent ou des biens) afin de payer moins d’impôts. C’est ce qu’on appelle l’évasion fiscale. Un moyen de le faire, c’est de passer par la création de sociétés offshore, des sociétés qui sont enregistrées dans un pays où le propriétaire n’est pas résident. Ces sociétés servent alors d’écrans, de cachettes, à ceux qui fuient l’impôt de leur pays. Dans le monde, il existe des dizaines de pays que l’on appelle «paradis fiscaux» car ce sont des territoires où l’on paie peu ou pas d’impôts.

Légale ou illégale?

L’enquête journalistique, publiée sous le nom de Pandora Papers, dévoile des milliers de sociétés offshore, installées au Belize, aux îles Vierges britanniques et au Panama, dont le but est de dissimuler de l’argent. On parle ici de milliers de milliards de dollars d’argent cachés dans ces comptes offshore.

Une grande partie des transactions effectuées dans le cadre de ces sociétés offshore ne sont cependant pas illégales (pas contraires à la loi dans la plupart des pays).

Pourquoi alors en parle-t-on autant? Dans les résultats de son enquête, le réseau de journalistes réalise une comparaison entre les discours de certains dirigeants qui se positionnent contre la corruption et le fait qu’ils aient eux-mêmes de l’argent caché dans des paradis fiscaux. Cela a donc privé l’État d’argent qui lui était pourtant dû. Plusieurs personnes incriminées par le rapport l’ont déjà dénoncé comme étant infondé.

La boîte de Pandore

Le titre de l’enquête, Pandora Papers, fait référence à la légende de la boîte de Pandore. Cela signifie que l’on s’est laissé tenter à commettre un acte qui a pourtant de nombreuses et graves conséquences. Dans la légende, une fois la boîte ouverte, plus aucun retour en arrière n’est possible.