Du haut de ses 16 ans, Chiara D’Addario, originaire de Bruxelles, sait ce qu’elle veut dans la vie. Son rêve ? Devenir championne du monde de motocross (moto tout-terrain).

Une passion

Chiara découvre la moto dès son enfance. C’est son papa, ancien pilote et fan de moto qui lui a transmis la passion pour ce sport. «J’ai eu envie d’essayer aussi. La première fois que j’ai fait une chute, je devais avoir 10 ans. J’ai fait un soleil (lorsque la moto se retourne sur son conducteur). Pendant deux ans, je n’ai plus voulu monter sur une moto.» explique la jeune fille.

Pourtant, deux ans plus tard, Chiara retente l’expérience et se lance dans le motocross. Elle adore. À 13 ans, elle s’essaye au supermoto, mélange de route et de terre. À 14 ans, elle participe à ses premières courses, d’abord en motocross. «Au début, c’était juste pour m’amuser. Mais mon entourage me faisait beaucoup de compliments, ils ont vu que j’avais un certain talent, c’est comme ça que je me suis lancée dans la compétition.» Lors de sa première course, sur la grille de départ, Chiara ressent quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti avant, c’est pour elle un déclic: «Je me suis dit à ce moment-là que c’était ça que je voulais faire dans la vie et en plus j’avais obtenu de bons résultats». En 2019, elle termine à la quatrième place du championnat de mini-motard (supermoto) et en 2021, elle intègre la sélection de la Belgian Motorcycle Academy, comme jeune espoir (voir «en savoir plus»).

Une fille dans un univers masculin

La plupart du temps, les championnats sont mixtes (filles et garçons) mais il existe des championnats réservés aux filles, d’autres aux garçons, selon les fédérations et le nombre de participants.

Lorsque Chiara arrive sur une course, beaucoup sont surpris. Car, si les choses changent petit à petit, l’univers de la moto reste encore très masculin. Et en tant que fille, il n’est pas toujours facile de faire sa place. «Il y a encore beaucoup de préjugés. C’est plus difficile de s’intégrer quand on est une fille, parce qu’on n’est pas prise au sérieux tout de suite, on se demande ce qu’on fait là et puis, on se dit que forcément la fille sera dernière… C’est un peu macho. Mais depuis que je fais des compétitions, ça a changé. Ils se disent ‘ah, elle ne rigole pas!’»

Un entraînement régulier

Pour réaliser son rêve, Chiara s’entraîne beaucoup et jongle entre l’école et le sport. «Ce n’est pas toujours facile mais j’essaie de m’organiser. Je me fais un programme avec des moments pour l’école et d’autres pour la moto. Pour l’instant, à cause du coronavirus, tous les championnats sont arrêtés. Mais je continue à m’entraîner au moins deux fois par semaine avec ma moto. Et puis, il faut aussi être préparée physiquement pour tenir la course. Je fais du cardio, je muscle mes abdos, mes bras, mes épaules et mes cuisses aussi.»

Chiara sait qu’il y a encore un long chemin à parcourir avant de devenir championne du monde mais elle y croit dur comme fer. «Je dois travailler encore plus et n’avoir que ça dans la tête! Mais je pense que c’est possible.» sourit la jeune fille.

En savoir plus

La Belgian Motorcycle Academy (BMA) est une académie qui accompagne les futurs champions belges de moto. Son rôle est de détecter, former et guider de jeunes talents qui ont entre 7 et 17 ans vers des compétitions de moto importantes grâce à un programme de formation d’au moins 20 jours par an, principalement durant les week-ends et les congés scolaires.