L’enseignant du collègue Bois d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine (France) avait organisé dans sa classe une discussion autour de la liberté d’expression. Il voulait montrer aux élèves qu’en France on peut vraiment dire ce que l’on pense, y compris se moquer de beaucoup de choses, dont la religion. Il a pris comme exemples des caricatures, des dessins faits pour exagérer et se moquer.

Il avait prévenu les jeunes qu’il s’agissait d’une occasion de se poser des questions et non pas de dire ce qu’il fallait penser des dessins. Il proposait aux élèves musulmans (dont la religion est l’Islam) qui le désiraient, de détourner le regard ou de sortir de la pièce, quand les deux caricatures étaient montrées.

Une caricature, c’est un dessin humoristique où l’on exagère certains traits. Dans ce cas-ci, les dessins représentaient Mahomet, le père de l’Islam. Certains musulmans disent que l’Islam interdit de représenter Mahomet en images. Ridiculiser ou insulter le prophète Mahomet est passible de la peine de mort dans certains pays musulmans.

Ce n’est pas la première fois que des caricatures de Mahomet suscitent de la colère et de la violence. Sans doute, avez-vous déjà entendu parler de l’attentat en 2015 dans la rédaction du journal français Charlie Hebdo? Le 7 janvier 2015, deux hommes étaient entrés dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris, et avaient tué douze personnes dont 5 dessinateurs.

Un professeur tué

Le père d’une élève avait porté plainte contre l’enseignant, Samuel Paty. Il avait aussi appelé sur Facebook à la mobilisation contre le professeur.
Quelques jours plus tard, le 16 octobre, alors qu’il rentrait chez lui, le professeur a été sauvagement tué  par un jeune Russe tchétchène de 18 ans, Abdoullakh Anzorov. L’auteur a été abattu aussitôt après par la police. Onze personnes, proches de l’auteur de l’assassinat ont été mises en garde à vue (privées de liberté pour être interrogées).

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées le 18 octobre partout en France pour rendre hommage au professeur tué et défendre la liberté d’expression.