La nuit du 28 au 29 août, un navire lance un appel à l’aide. Il se trouve en mer Méditerranée et signale, à son bord, quelque 219 naufragés. Il navigue depuis dix jours.

Parti d’Espagne, il a récupéré, à deux reprises, des migrants qui étaient à la dérive à bord d’un canot pneumatique. Mais là, il compte à son bord 219 migrants et se dit incapable de continuer à avancer. Il signale qu’une personne est décédée et que 33 autres ont passé de longues heures dans un canot amarré au bateau, faute de place à bord.

Ce bateau qui lance un signal de détresse s’appelle le Louise Michel. Il a été acheté par Banksy, un artiste de rue anglais, mondialement connu pour ses graffitis, ses dessins, ses vidéos… et surtout ses prises de position. Depuis plus de 30 ans, cet homme s’oppose aux guerres et dénonce ce qui lui semble injuste. Sur le bateau qu’il a envoyé à la rencontre des migrants en Méditerranée, il a dessiné une enfant avec un gilet de sauvetage brandissant une bouée en forme de cœur.

Il faudra plusieurs appels de détresse lancés vers les autorités italienne et maltaise pour qu’une réaction survienne.

Les rescapés seront finalement transférés sur deux autres bateaux humanitaires et un navire des gardes-côtes italiens.

Une partie des rescapés, dont 13 enfants, ont été conduits sur la petite île italienne de Lampedusa. Les autorités de cette île veulent appeler à la grève générale, car le centre d’accueil d’urgence abrite déjà 1 160 migrants, soit dix fois sa capacité maximale!

Plus de 300 migrants ont péri cette année en tentant la traversée de la mer Méditerranée, mais ce chiffre pourrait être en fait beaucoup plus élevé, estime l’Organisation internationale pour les migrations (IOM).

L’automne dernier, un accord avait été passé entre la France, l’Allemagne, l’Italie, la Finlande et Malte pour se répartir des migrants qui arrivent par la Méditerranée. Cet accord a été suspendu avec la crise sanitaire.

Marseille veut ouvrir son port aux migrants du bateau de Banksy. Mais il faut l’autorisation du président Macron.