La Biélorussie est devenue indépendante (libre de décider de son sort) en 1991. Jusqu’alors, elle était l’une des 15 républiques socialistes soviétiques qui composaient l’URSS, une union de pays qui a existé de 1919 à 1991.

En 1994, en Biélorussie, la Constitution (le texte qui dit comment est organisé le pays) a prévu que le président concentre beaucoup de pouvoirs. Alexandre Loukachenko, 65 ans, est à la tête du pays depuis 26 ans. Et il vient encore d’être réélu il y a quelques jours avec 80% des voix.

Depuis qu’il est président, Alexandre Loukachenko a supprimé presque toute opposition (ceux qui ont des idées opposées à celles du pouvoir). Dans ce pays vaste comme plus de six fois la Belgique, on risque sa vie quand on ose critiquer les autorités.

Cela n’a pas empêché des gens de manifester et de contester le résultat des élections de dimanche. Ces manifestations ont été violemment réprimées par la police. Il y a eu des morts, des blessés et des milliers de personnes arrêtées et emprisonnées. Les manifestants dénoncent la tricherie qui a permis la réélection du président. Sa rivale principale à la présidentielle, l’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, a revendiqué la victoire.

Qui est Svetlana Tikhanovskaïa?

Cette Biélorusse s’est présentée aux élections car son mari Sergueï, star d’Internet dans son pays, a été emprisonné par les autorités. Il était candidat, elle a décidé de le remplacer.

Les autorités disent que Svetlana Tikhanovskaïa aurait obtenu 9% des voix aux élections. «Le pouvoir doit réfléchir à comment nous céder le pouvoir. Je me considère vainqueur», a déclaré l’opposante. Selon ses partisans, Svetlana Tikhanovskaïa a dû quitter la Biélorussie pour la Lituanie, un départ sous la menace des autorités.

Quelles réactions?

Depuis dimanche, plus de 6 700 personnes ont été interpellées officiellement (selon les autorités). De nombreux cas de violences policières et des tortures en prison ont par ailleurs été signalés.

Des chaînes humaines et des marches pacifiques se multiplient en Biélorussie ces derniers jours pour protester contre la répression violente du pouvoir. Ces marches ont lieu dans les rues de Minsk, la capitale, mais aussi ailleurs dans le pays.

Les États-Unis et l’Union européenne (UE) ont dénoncé les fraudes électorales et la répression, les Européens menaçant Minsk de sanctions. Une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE doit avoir lieu ce 14 août concernant la situation dans ce pays.

Hier, les autorités biélorusses ont annoncé avoir libéré plus de 1 000 manifestants. Ces contestataires auraient été relâchés avec l’obligation de ne pas participer à des «rassemblements non autorisés».