Le 29 mai, à Norils, dans le nord de la Russie, plus de 20 000 tonnes de diesel se sont déversées dans la rivière Ambarnaïa, et son affluent, le Daldykan.

Ce carburant provenait d’une centrale thermique (qui produit de l’électricité). Cette entreprise appartient à Norilsk Nickel, le plus grand producteur mondial de nickel (un métal d’aspect gris-blanc brillant, qui sert notamment à la fabrication de pièces de monnaie).

La nouvelle n’a été communiquée que cinq jours plus tard au Kremlin (la résidence du président russe). Vladimir Poutine s’est énervé, accusant les responsables de la centrale d’avoir tardé à réagir et à prendre des mesures pour limiter la pollution. Il a déclaré l’état d’urgence au niveau national. Cela signifie qu’il se donne le droit de mobiliser tous les moyens pour limiter les dégâts.

Un responsable de la centrale a été arrêté et trois enquêtes criminelles sont en cours.

Non-respect des consignes?

Selon le WWF (fonds mondial pour la protection de la nature), l’entreprise n’a pas respecté les consignes de sécurité exigeant la mise en place de barrages de terre autour des réservoirs de carburant, pour éviter les fuites en dehors du site.

Selon Norilsk Nickel, l’explication est tout autre. La centrale est construite sur le permafrost (sol gelé en profondeur). Le réservoir aurait été endommagé quand les piliers qui le soutenaient «depuis 30 ans» ont commencé à s’enfoncer. L’entreprise dit que ce serait dû à la fonte du permafrost provoquée par le changement climatique.

La compagnie Nornikel dit être en mesure de nettoyer rapidement le territoire fluvial. Mais les dégâts sur l’environnement sont bien présents. Les premiers prélèvements font état de taux de pollution de 80 à 116 fois supérieurs à la limite autorisée.