C’est un peu émue que Blanche répond à nos questions au téléphone. «Le JDE, c’est mon ancien journal. Je le lisais à l’école! » Et nous parlons de ce premier album qu’elle sort enfin…

Depuis 2016, et ta participation à «The Voice», et 2017, où tu représentais la Belgique à l’Eurovision, qu’as-tu fait? Trois ans pour sortir un premier album, ça peut sembler long !

J’avais envie d’écrire mes proches chansons. Mais ça s’apprend. Donc j’ai pris le temps de rencontrer des gens avec qui j’ai écrit. J’ai aussi dû répéter, faire des concerts avec mes premières chansons, tourner des clips…

Tes chansons sont toujours en anglais. Tu peux nous dire de quoi elles parlent?

J’ai une culture musicale en anglais et ça me semble naturel de chanter dans cette langue. Certaines chansons racontent une histoire précise, une fiction. D’autres sont plus des poèmes qui évoquent un sujet. Je parle beaucoup de l’amour, un sentiment important pour moi, mais aussi d’honnêteté, de confiance en soi et aux autres… Je peux donner des exemples… Mon amoureux ne vit pas dans le même pays que moi donc il y a une chanson qui parle du fait qu’on peut être tellement triste quand on n’est pas avec la personne qu’on aime. Sinon, il y a aussi une chanson où j’imagine un monde où il n’y aurait que deux personnes qui connaissent l’amour. Tout le monde trouverait bizarre qu’ils soient amoureux, certains trouveraient ça génial… Summer nights parle des nuits d’été, qui restent des bons souvenirs dont on se souvient quand on est triste.

À propos de tristesse, peut-on dire que ton album est mélancolique? Tu es mélancolique, toi?

Je suis dans les deux extrêmes. Je peux être exagérément heureuse, satisfaite, contente et puis je peux très vite partir dans la mélancolie. Mais mélancolique ne veut pas dire triste, ce n’est pas négatif. Par exemple, quand on parle du manque de quelqu’un qui n’est pas là, c’est triste mais c’est beau, aussi, parce qu’on aime quelqu’un. En fait, je suis plus inspirée par des sentiments de mélancolie et de tristesse. Quand on est content, on vit le moment sans s’arrêter pour penser. Par contre, quand on est mélancolique, on réfléchit, on doute, et ça me donne plus envie d’écrire à ces moments-là.

Quels sont tes espoirs, tes attentes, avec cet album?

J’ai envie que les gens puissent se reconnaître dans mes chansons, qu’ils réalisent qu’ils ne sont pas seuls dans leur situation, que ça leur fasse du bien. Qu’en l’écoutant, ils se sentent libres de danser dans leur jardin, de pleurer dans leur lit…

Le fait que ton album sorte maintenant, en début de déconfinement, ça a quels effets?

Les gens écoutent beaucoup moins de musique que d’habitude. Mais ceux qui attendent cet album sont peut-être plus disponibles pour l’écouter. Maintenant, pour moi, c’est bizarre de sortir un album et d’en parler au téléphone aux journalistes, sans faire de concert pour le jouer. Évidemment, ça me fait de la peine. Clairement, j’avais en tête la sortie de l’album et des concerts. J’avais une idée féerique de ces jours. C’est comme un anniversaire important que tu prépares et puis que tu dois finalement fêter toute seule dans ta chambre. Mais bon, les concerts viendront plus tard. Normalement, le 11 septembre à l’Ancienne Belgique à Bruxelles.

Blanche, Empire