Le 26 mai 2019, c’était les élections fédérales, régionales et communautaires en Belgique. Ce jour-là, les Belges de 18 ans et plus votaient pour élire les personnes qui allaient les représenter au fédéral, aux régions et aux communautés (voir encadré «En savoir plus»).

Un an plus tard, tous les gouvernements du pays sont formés, sauf un. L’ancien gouvernement fédéral a reçu les pouvoirs spéciaux pour gérer l’épidémie de coronavirus, en attendant qu’un gouvernement fédéral issu des élections de mai 2019 soit formé.

Blocage au fédéral

Au niveau du fédéral, les différents partis du pays n’arrivent pas à se mettre d’accord pour former un gouvernement. Pourquoi? Il faut dire que les résultats des élections sont très différents au nord (chez les Flamands) et au sud (chez les Wallons) du pays. Le parti politique vainqueur des élections en Flandre est la NV-A. En Wallonie, c’est le Parti socialiste (PS). Le problème, c’est que ces deux partis sont radicalement opposés dans leurs idées et leurs visions des choses. Pas facile de s’entendre dans de telles conditions…

Plusieurs personnalités politiques ont été désignées par le roi Philippe afin de trouver une entente entre les différents partis des deux côtés du pays. Ce sont les informateurs royaux. Entre juin 2019 et mars 2020, neuf hommes et une femme se sont succédé, parfois en duo, pour mener à bien cette mission. Leur but était clair: rassembler les partis autour de points communs afin de faciliter la formation d’un gouvernement. Aucun d’entre eux n’a réussi cette mission.

Seulement, à la mi-mars, la préoccupation n’était plus à la formation d’un gouvernement fédéral. L’épidémie de coronavirus commençait en Belgique, et il fallait s’en occuper. Problème: pour gérer cette crise, il fallait un gouvernement de plein exercice, qui puisse prendre des décisions fortes. Or, le gouvernement n’étant pas encore formé, nous étions toujours avec le gouvernement sortant (celui d’avant les élections, on appelle ça un gouvernement en affaires courantes). Celui-ci n’avait pas le droit de prendre de grandes décisions.

Il a donc fallu trouver une alternative (une autre solution) pour gérer le problème. On a accordé des pouvoirs spéciaux au gouvernement en affaires courantes, pour une durée de six mois (jusque septembre). Concrètement, le gouvernement est soutenu par des partis qui ne font pas partie du gouvernement. Depuis le 17 mars, nous avons donc un gouvernement de plein exercice, mais dont le seul but est de gérer la crise du coronavirus. Il ne peut rien faire d’autre.

Un an après les élections, la formation d’un gouvernement fédéral est donc à l’arrêt. Certains partis souhaitent reprendre les négociations dans le courant du mois de juin. S’accorder pour former un gouvernement fédéral sera crucial (très important) pour pouvoir affronter les défis de l’après coronavirus dans notre pays.

Les régions et communautés ont leurs gouvernements

Dans les régions et communautés, c’est une tout autre histoire. Les choses ont été beaucoup plus vite. Pourquoi? Car les partis qui doivent s’accorder ensemble pour former ces gouvernements dépendent du résultat des votes obtenu dans leur région respective. On ne doit donc pas tenter de concilier (réunir) Flamands et Wallons, dont les votes sont opposés.

La région Bruxelles-Capitale est un cas à part, où néerlandophones et francophones vivent. Mais, là aussi, ce n’est pas un problème. Bruxelles est majoritairement francophone. S’entendre n’est donc pas aussi compliqué qu’au fédéral.

De ce fait, les trois gouvernements régionaux et les deux gouvernements communautaires sont formés:

– la communauté germanophone était la première avoir formé son gouvernement, le 17 juin 2019:

– Viennent ensuite le gouvernement de la région Bruxelles-Capitale, le 18 juillet 2019;

– le gouvernement de la région wallonne, le 13 septembre 2019;

– le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (communauté française), le 17 septembre 2019;

– et, finalement, le gouvernement flamand, le 2 octobre 2019.

En savoir plus

En Belgique, nous avons six gouvernements:

– Un gouvernement fédéral, qui vaut pour l’ensemble du pays;

– Trois gouvernements régionaux, un pour chacune des trois régions du pays (Wallonie, Flandre, Bruxelles-Capitale);

– Deux gouvernements communautaires, un pour la communauté germanophone (celle qui parle allemand), et l’autre pour la communauté française (la Fédération Wallonie-Bruxelles). La communauté flamande (qui parle néerlandais) n’a pas de gouvernement propre à elle, elle fait partie des compétences du gouvernement de la région flamande.

Pour ces six gouvernements, des élections ont lieu tous les 5 ans afin de renouveler fréquemment (assez souvent) les personnes qui nous représentent. Les dernières élections ont donc eu lieu le 26 mai 2019. Les prochaines auront lieu en 2024.