Ali est arrivé en Belgique en 2016. Il avait alors 12 ans et avait traversé beaucoup de pays. L’Afghanistan, dont il provient, est un pays d’Asie. À vol d’oiseau, la distance se chiffre à plus de 5 300 km!

Ali a pris des risques énormes pour arriver jusqu’ici, fuyant un pays miné par les conflits armés.

Les jeunes comme lui qui arrivent seuls en Belgique, et ont moins de 18 ans, sont appelés des «mineurs non accompagnés» (MENA).

Une fois sur le sol belge, ces MENA reçoivent l’aide d’un tuteur ou d’une tutrice, une personne qui les conseille et règle les questions de tous les jours, liées à l’école, au logement, aux loisirs… C’est cette personne qui a aidé Ali dans toutes ses démarches. En attendant d’obtenir une autorisation de séjour, Ali a dû aller dans des centres pour MENA .

«Lorsque je suis arrivé, j’ai séjourné dans un centre durant un mois. Par la suite, je suis allé à Fleurus (Charleroi) dans un autre centre, durant deux ans. Puis dans un troisième à Gembloux.»

Depuis un an, il vit dans une famille à Limelette (Ottignies).

L’État belge a reconnu que ce jeune devait être protégé, car, dans son pays, il ne l’était pas, et l’a reconnu comme réfugié, lui donnant l’autorisation de rester en Belgique de façon illimitée.

Faire venir sa maman et sa fratrie

Ali a beaucoup de projets et surtout celui de faire venir sa maman et ses quatre jeunes frères et sœurs (deux garçons et deux filles).

«J’aimerais qu’ils viennent ici, car, là-bas, il y a la guerre. Ma famille habite dans un petit village. Il y a peu de réseau téléphonique donc ce n’est pas facile d’avoir des contacts. Pour les faire venir, il y a pas mal de documents à remplir. Il faudrait aussi que ma maman puisse se rendre à Islamabad au Pakistan dans l’ambassade belge. Avec le covid, la frontière est fermée. Je cherche à récolter de l’argent pour payer les démarches et les billets d’avion.»

Dans la famille belge où Ali séjourne, la maman a réalisé un carnet de dessins sur les migrants, les personnes qui quittent leur pays où elles se sentent menacées et tentent de rejoindre l’Europe.

100 carnets vendus!

«Elle m’a proposé de vendre ce carnet 12 euros pour gagner de l’argent qui servira au regroupement de ma famille. Durant le confinement, presque 100 carnets ont déjà été vendus. J’en ai livré beaucoup à vélo, à des dizaines de kilomètres, je vais les déposer chez ceux qui sont d’accord d’en acheter.»

Ali veut étudier, avancer.

«En Afghanistan, je n’avais pas d’espoir. Quand je suis arrivé ici, je me suis dit : c’est bon, plus tard, je pourrai faire quelque chose, choisir un métier. J’aimerais devenir soignant, peut-être infirmier ou médecin (mon papa était médecin).

Et je n’ai encore jamais échoué à l’école. Je rêve aussi de goûter à nouveau la cuisine de mon pays. Il y a des plats tellement savoureux!»

Envie d’acheter le carnet d’Ali (le carnet comprend des dessins et des textes): [email protected]