Pour l’instant, les experts scientifiques du monde entier s’interrogent encore sur la provenance du coronavirus. On sait qu’il est venu de Wuhan en Chine et qu’il s’agit d’une zoonose: une maladie qui se transmet de l’animal à l’homme. Mais quel animal est responsable exactement?

On ne le sait toujours pas avec certitude. De nombreux experts pensent que le virus vient de la chauve-souris. À Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine (Asie), on a retrouvé sur une espèce de chauve-souris, la rhinolophe intermédiaire, un virus qui ressemble au coronavirus. Mais ce virus n’a pas l’air capable d’infecter l’homme directement.

Pour l’instant, on pense donc que l’homme a pu être contaminé par ce virus à cause d’une suite de différents éléments. La chauve-souris aurait transmis un virus proche du coronavirus à un autre animal, qu’on pense être le pangolin (drôle d’animal à la peau recouverte d’écailles). Ce virus, en s’installant chez le pangolin aurait été transformé génétiquement et serait ainsi devenu capable de transmettre le virus à l’être humain. Le coronavirus aurait ensuite contaminé l’homme sur un marché d’animaux sauvages de Wuhan où l’on vend des pangolins vivants.

Un titre qui se met en boule!

Et nos chauves-souris?

Si le virus est venu au départ de la chauve-souris, doit-on craindre en Belgique que les chauves-souris de nos régions nous transmettent, elles aussi, le coronavirus? Natagora rassure. La réponse est non. Les scientifiques n’ont, à ce jour, pas trouvé de trace de coronavirus chez nos chauves-souris. Et la probabilité (grande possibilité) que ce soit le cas est de presque zéro. La rhinolophe intermédiaire n’est pas une espèce présente en Belgique.

De plus, même si nos chauves-souris étaient infectées par le virus, il y aurait extrêmement peu de chance qu’elles nous le transmettent. Pourquoi? Car il faut un contact entre l’homme et l’animal. Et les chauves-souris ne se laissent pas approcher facilement, elles restent à l’écart des humains. Aucun risque si l’on ne touche pas ces animaux! Il ne faut donc ni se méfier des chauves-souris ni vouloir les éliminer. Par contre, il est très important de les protéger.

Une richesse pour la planète

Les chauves-souris jouent un rôle très important dans la préservation de l’environnement et de la santé rappelle Natagora. Tout comme les abeilles, elles aident à la pollinisation (transport de pollen pour que les plantes puissent se reproduire) de certaines espèces végétales et à la dispersion de graines de fruits (qui permettent aux arbres fruitiers de se reproduire). Surtout, l’alimentation de la plupart des chauves-souris est composée d’insectes.

Par exemple, elles se nourrissent d’insectes ravageurs (qui s’attaquent aux cultures de fruits et légumes), ce qui permet aux agriculteurs d’utiliser beaucoup moins de pesticides. Elles mangent aussi des quantités très importantes de moustiques qui peuvent être porteurs de nombreuses maladies, parfois mortelles.

Un animal à protéger

Cécile Van Vyve, responsable de l’étude des chauves-souris chez Natagora explique: «Les chauves-souris sont menacées par les perturbations que l’on fait subir à leur environnement: pollution, disparition des habitats naturels, fermeture des accès à leurs gîtes… Puis, il y a les chats domestiques qui les attaquent, elles peuvent aussi entrer en collision avec des voitures, des éoliennes…»

En Belgique, les chauves-souris et leurs habitats sont protégés par la loi de la conservation de la nature. Il est interdit de détruire ou d’abîmer leurs abris. Natagora participe à leur sauvegarde. L’association répare leurs habitats sur les réserves naturelles dont elle s’occupe. Bientôt, un bâtiment spécialement fabriqué pour accueillir les chauves-souris verra le jour.