«L’abeille noire, c’est l’abeille locale et typique qui vit dans toute l’Europe de l’ouest, explique Marcelline Andres, qui est apicultrice à Piétrebais (Brabant wallon). Tous les apiculteurs ne choisissent pas cette abeille. Dans notre région, par exemple, nous sommes entourés d’apiculteurs qui préfèrent l’abeille Buckfast, sélectionnée pour sa productivité. Elle produit un tiers de miel de plus que l’abeille noire.»

Marcelline Andres et Thierry Fanna veulent défendre l’abeille noire.

«Selon nous, cette abeille est mieux adaptée. On apprécie le fait qu’elle soit économe, prélève moins de nectar que les autres abeilles. Elle se déplace aussi plus loin, jusqu’à 5 ou 6 kilomètres de la ruche. De ce fait, elle laisse plus de place aux autres pollinisateurs, notamment les abeilles solitaires, car elle butine sur de plus grandes surfaces. Et elle produit uniquement le miel dont elle a besoin.»

Dans la région de Chimay (Hainaut), certains apiculteurs ont créé un lieu de reproduction des abeilles noires. Marcelline et Thierry sont donc en contact avec eux. «Les apiculteurs qui préfèrent l’abeille Buckfast n’aimeraient pas qu’il y ait des croisements entre leurs abeilles et les abeilles noires car cela ruinerait toute la sélection qui a été faite et créerait des abeilles plus agressives.»

Que se passe-t-il actuellement dans les colonies?

Durant l’hiver, la ruche n’est occupée que par la reine et quelque 10 000 abeilles. «Quand l’hiver se termine, la reine recommence à pondre pour augmenter la population.Celle-ci comptera jusqu’à 70 000 abeilles en été! Les abeilles qui ont traversé l’hiver sont épuisées, elles vont mourir. Les abeilles pondues au printemps vont, elles, se mettre à la recherche du nectar de fleurs. »

En butinant, les abeilles transportent le pollen d’une plante à l’autre. Or, ce pollen, c’est justement les graines qui permettent aux végétaux de se reproduire et donc de donner des fleurs et des fruits.

«Cette année, l’hiver a été doux. Et nous n’avons perdu que 2 colonies sur 30! Une des raisons qui peut faire qu’une colonie s’éteigne l’hiver, c’est le varroa, un acarien de la ruche. Ce varroa va sucer le corps gras des abeilles et les fragiliser.»

Actuellement, Marcelline et Thierry consacrent deux jours par semaine à leurs ruches. Ils ont placé les hausses, ce sont des boîtes en bois munies de cadres qui seront le grenier à miel. «Quand le groseillier sanguin fleurit, on sait que l’on doit poser les hausses. Cette année, la floraison a été en avance de trois semaines par rapport à l’année dernière.On a posé les hausses depuis dix jours et on récoltera aussi plus tôt le miel.»

Le saviez-vous ?

Dans une ruche, les abeilles ont chacune un rôle précis à remplir: faire le ménage, nourrir les larves et la reine, fabriquer la cire, butiner les fleurs pour ramener du pollen et du nectar, aider les butineuses à décharger ce qu’elles ramènent à la ruche. Les abeilles butineuses récoltent tout ce qui est nécessaire à la vie de la ruche: le pollen, le nectar et l’eau. Il n’est donc pas étonnant de voir une abeille à la surface d’un étang…

Pour retourner à la ruche, l’abeille mémorise des repères sur le sol et se sert notamment du soleil. Elle retient aussi quelles fleurs se trouvent à quel endroit, et à quelle période de la journée ces fleurs donnent leur nectar. Elles ont ainsi leur petit agenda de tournée de fleurs qui les conduit au bon moment aux bonnes fleurs!