En Région bruxelloise, au moins deux tiers des maisons de repos sont touchées par le coronavirus. En Région wallonne, 116 des 600 maisons de repos ont au moins une dizaine de personnes atteintes.

Forcément, à ces endroits, le personnel qui prend soin des résidents a plus de travail. Mais c’est aussi le cas dans toutes les autres maisons de repos. Car pour éviter la propagation du virus dans ces lieux de vie, les résidents doivent rester dans leur chambre. Les activités et repas communs sont supprimés, et les sorties sont interdites. Il faut donc aller de chambre en chambre pour porter les repas et reprendre les plateaux ensuite. Parfois, il faut aider les personnes âgées à contacter leur famille via une tablette, ou aller leur acheter un magazine, un carnet de mots croisés ou des chocolats… Certaines infirmières ou aides soignantes essaient aussi de faire sortir les résidents 5 ou 10 minutes, l’un après l’autre, pour prendre l’air et le soleil dans le jardin ou sur une terrasse… C’est important pour le moral de ces personnes. Tout comme il est important de venir leur parler, les écouter…

Tout cela prend du temps. Et les équipes doivent aussi continuellement prendre toutes les mesures de précaution: désinfections, masques, gants, blouses…

On le comprend, le travail est plus lourd et stressant. De plus, dans beaucoup de maisons de repos, les effectifs commencent à manquer. Il faut dire que dès qu’un travailleur d’une maison de repos a des doutes sur sa santé, il doit être écarté. Il ne faut pas risquer de contaminer les personnes âgées! À certains endroits, la moitié du personnel est en congé de maladie!

Du personnel médical, Médecins sans Frontières, l’armée …

Pour voler au secours des maisons de repos, des mesures ont été décidées. En Région bruxelloise, une équipe de soignants va être constituée pour aller renforcer les établissements dont la moitié du personnel est absent.

En Région wallonne, un appel est lancé à toutes les personnes qui exercent un métier médical mais qui ne sont pas en activité pour le moment (travailleurs de la médecine scolaire, des maisons médicales, PMS etc.). La ministre de la Santé wallonne leur demande de l’aide. Elle a également demandé le renfort de l’armée et d’un service qu’on appelle la protection civile (qui a l’habitude d’intervenir très rapidement pour aider la population en cas d’inondation, de sécheresse, de catastrophe…). Des militaires vont donc aller prêter main forte dans les maisons de repos pour préparer et servir les repas, désinfecter et nettoyer, transporter du matériel…

Médecins sans Frontières propose ses services aux maisons de repos de tout le pays. MSF est une organisation qui a l’habitude d’envoyer des médecins et infirmiers partout dans le monde pour soigner des gens en période de crise (catastrophes, famines, épidémies…). La Croix-Rouge et Médecins du Monde, également habitués à agir dans des situations d’urgence, est en route aussi.

Ces renforts sont essentiels et le seront de plus en plus, car quand on aura testé tout le personnel des maisons de repos, on découvrira peut-être que certains travailleurs sont porteurs du virus sans le savoir, et ils seront eux aussi écartés. Il faut donc être prêts à pouvoir assurer les soins des personnes âgées dans les semaines à venir.

Une aide similaire devrait s’organiser pour les centres d’hébergement pour personnes handicapées.