Des policiers de la ville de Bruxelles ont découvert un serval (voir ci-dessous) dans une habitation de Schaerbeek (quartier de la ville de Bruxelles) début mars. Ils ont fait appel aux pompiers pour le capturer. Un refuge pour animaux l’a recueilli en attendant de le renvoyer en Afrique.

Cette histoire n’est pas exceptionnelle.

En octobre 2019, ce sont deux crotales (espèce de serpent très dangereuse qui vit en Amérique) qui avaient été retrouvés en plein milieu de la nature sur le bord d’une autoroute namuroise.

«Nous recueillons environ 300 animaux exotiques par an. Ce sont principalement des oiseaux mais aussi des reptiles et des amphibiens, qu’on appelle les nouveaux animaux de compagnie. Certains sont retrouvés dans la nature, d’autres sont saisis pour maltraitance ou détention illégale », explique Nadège Pineau de la Ligue Royale Belge pour la Protection des Oiseaux, la plus ancienne association de protection de la nature en Belgique.

Les animaux exotiques de compagnie ne sont pas tous interdits mais il faut se rendre dans des magasins spécialisés et obtenir une série d’autorisations.

Les animaux ne sont pas des objets

«Il peut y avoir différentes raisons qui poussent une personne à détenir un animal exotique, explique Nadège Pinveau. La passion pour l’espèce, le désir d’être propriétaire d’un animal inhabituel, … Certaines personnes les collectionnent et se les échangent pour compléter leur collection

Aujourd’hui, grâce à Internet, il est possible de se procurer des animaux exotiques qui sont interdits, en passant par des marchands malhonnêtes, voire à des organisations criminelles. Tous les acheteurs ne sont pas forcément malhonnêtes mais parfois mal renseignés.

«Nous comptons sur la sensibilisation du public et son bon sens pour ne pas acheter n’importe quoi n’importe où! Rappelons que les animaux ne sont pas des objets», insiste Nadège Pineau.

Espèces exotiques invasives

Nadège Pineau résume: «Lorsqu’un animal exotique est abandonné ou s’échappe, il peut se produire deux choses: soit l’animal meurt parce qu’il est incapable de trouver sa nourriture, incapable de reconnaître les prédateurs ou incapable de survivre à nos températures, soit il va s’adapter et s’installer. Il devient alors une espèce invasive. Ces espèces peuvent déranger et concurrencer les espèces locales jusqu’à parfois risquer de les faire disparaître. »

La nature est un équilibre entre différentes espèces, entre proies et prédateurs. Quand une espèce invasive s’incruste dans la chaîne alimentaire, c’est toute celle-ci qu’elle perturbe. Le plus gros risque c’est que toute la chaîne meurt.

Un risque pour les animaux locaux

Par exemple, beaucoup de gens relâchent des tortues de Floride dans les étangs belges car ils ne savent plus s’en occuper. Les tortues de Floride sont carnivores et vivent très longtemps. Résultat, elles mangent les tritons, les salamandres et les grenouilles qui sont des animaux en voie de disparition.

«Le lâcher d’animaux exotiques peut également constituer un risque sanitaire pour les animaux locaux, notamment par l’introduction de maladies auxquelles nos espèces ne sont pas immunisées (protégées)», commente Nadège Pineau.

C’est important de s’assurer qu’on pourra subvenir aux besoins d’un animal avant de l’acheter. Cette règle est valable pour n’importe quelle espèce. Et si vraiment on ne s’en sort pas, c’est notre responsabilité d’appeler un centre spécialisé pour nous venir en aide.

Le serval n’est pas un chat domestique

Le serval est un félin originaire du continent africain. Les servals mâles adultes peuvent peser le même poids et être aussi grands qu’un labrador (race de chien). Les femelles sont légèrement plus petites

Le serval est un animal de la savane (type de paysage que l’on retrouve en Afrique). Sa fourrure est adaptée pour se camoufler (se cacher) dans le paysage. Son long cou lui permet de voir au-dessus des hautes herbes. Ses grandes oreilles lui permettent d’entendre de très loin. Ses longues pattes lui permettent de courir très vite, jusqu’à une vitesse de 80 kilomètres par heure! Il peut aussi sauter très haut, jusqu’à 3 mètres et 6 mètres en longueur!

Toutes ces caractéristiques font de lui un des meilleurs chasseurs chez les félins mais surtout ne font pas de lui un chat domestique qu’il est facile de garder dans son salon!

Il est important de respecter cette espèce qui existe et est adaptée pour vivre dans la nature africaine et pas ailleurs.

En Belgique, il est interdit d’en avoir un comme animal domestique.

Un serval semblable à celui-ci a été trouvé à Schaerbeek.