Le cerveau aime s’amuser, voilà ce qu’explique Delphine Vandezande. Cette Belge a participé fin novembre aux championnats du monde de mind mapping en Chine. «Je n’ai pas pu être classée, je pense être dans les 10 premiers, mais j’y ai appris beaucoup. Nous étions 200 candidats. Il y avait aussi des enfants!»

Pour Delphine, le mind mapping est devenu une passion, qu’elle partage, ce matin-là, avec une classe de 5e primaire de l’école de Forville (Namur).

«Le cerveau emmagasine toutes les images et les couleurs qui nous entourent. Mais nous n’en sommes pas conscients. C’est ce que l’on appelle les pensées visuelles.»

Delphine teste les enfants d’une manière très simple. Elle leur demande de fermer les yeux. Ont-ils retenu la couleur de son chemisier, de ses yeux? Ce sont des informations sans importance et, pourtant, sans y prêter attention, leur cerveau les a retenues.

«Le cerveau aussi a besoin qu’on relie les informations les unes aux autres. Ces liens, le mind map les réalise. Ça va vous aider à structurer et à analyser un texte par exemple. Pour étudier leur cours d’histoire, les élèves de 6e année de votre école ont créé un mind map et ils y ont joint des cases de BD. Ils ont adoré faire cela et finalement, ils ont tous eu des super points à l’examen.»

Comment créer un mind map?

Les règles pour réaliser une carte mentale sont précises. Elles vont inviter chaque enfant à choisir des couleurs, des formes, des dessins, des mots. Être créatif et rigoureux va guider le cerveau.

Un exemple: si l’on parle du cœur, quelle couleur va-t-on utiliser ? Le rose. Et si l’on dessine un cœur à la place du «o», en regardant le mot cœur, l’info est immédiatement intégrée.

Au centre du mind map, il y a le titre (ce dont va parler la carte mentale). De là, partent différentes branches. Chaque branche traite un aspect important du sujet. «Si l’on fait un mind map sur votre cours de géographie qui traite des paysages, quel titre allez-vous choisir?»

Pour Ana-Lou, «paysage» fait penser à «arbres». Pour Victoria, il s’agit plutôt de «maisons». «On a tous des images différentes sur le sujet. Le cœur de la carte (son centre) présente l’image qui vous vient sur le sujet à traiter.»

Chaque branche de la carte mentale est réfléchie. «On va essayer que le mind map ressemble à un arbre. Le cerveau est habitué aux éléments de la nature. Les branches principales sont plus grosses, elles donnent les informations importantes. De là, partent des branches de plus en plus fines. Elles vont préciser l’information. C’est là que l’on peut s’amuser et faire des dessins. Tous les liens sont faits et le cerveau aime justement ça.»

Un alphabet des formes

Dessiner d’une manière simple, rapide et évocatrice (qui dit quelque chose), c’est possible! «Il existe un alphabet des formes: le point, la ligne, le cercle, le carré… Tout cela permet de dessiner.»

Comment s’en servir ?

«Les enfants travaillent par deux. L’un d’eux lit ce qui est écrit sur le mind map et l’autre va suivre avec son doigt sur la feuille ce que son copain lit sur le mind map. Au début, il lit les informations dans l’ordre. Par la suite, il les lit dans le désordre et accélère le rythme. Cela force l’autre personne à montrer de plus en plus rapidement avec le doigt la bonne information sur le mind map et finalement à mémoriser le tout. Au bout de deux minutes, tout est fixé.»

L’avis des élèves

«Le mind map aide certains enfants qui s’en servent en géométrie ou en conjugaison. Nous ne savons pas encore bien ce qui aide notre cerveau mais nous avons compris que les images et les couleurs peuvent nous servir. En histoire, le mind map nous a été utile comme résumé.»