Pour le moment, l’Espagne est sans gouvernement national. Et si des élections viennent d’avoir lieu, on ne peut pas dire qu’elles vont aider à clarifier la situation.

Cela fait des années que l’instabilité politique (quand les politiques changent très souvent) règne dans ce pays. En 2015, les électeurs ont refusé de réélire les deux partis qui se partageaient le pouvoir à la tête du pays depuis 40 ans: le Parti populaire (PP) et le Parti socialiste (PSOE). Ils ont décidé que les choses devaient changer. Les deux partis traditionnels ont donc perdu de très nombreuses voix et deux nouveaux partis sont apparus: Podemos et Ciudadanos.

Des élections forcées

Deux ans plus tard, en octobre 2017, la Catalogne (une région d’Espagne) s’est prononcée en faveur de son indépendance (elle veut quitter l’Espagne et pouvoir se diriger elle-même). Le 27 octobre, le président catalan Carles Puigdemont a donc déclaré l’indépendance de la Catalogne ! Le pouvoir espagnol a refusé cette déclaration et fait arrêter des responsables indépendantistes catalans. Et depuis lors, ils ont été condamnés à des peines de prison.

En février 2019, les ex-dirigeants de la Catalogne ont obligé Pedro Sanchez, le chef du gouvernement espagnol, à convoquer des élections anticipées (avant la date), lui refusant leur soutien au Parlement (l’assemblée d’élus qui votent les lois). Lors de ce vote, l’extrême droite (un parti raciste, antieuropéen, anti-immigration), Vox, a fait son entrée en remportant 24 sièges sur les 350 du Parlement.

Revoter, une bonne idée?

Finalement, Pedro Sanchez a à nouveau convoqué des élections le week-end dernier. Il espérait une grande victoire de son parti, le Parti socialiste (PSOE). Il arrive en tête mais il perd trois sièges et se retrouve avec 120 députés sur les 350.

Par contre, la surprise a été créée par le parti d’extrême droite Vox qui a plus que doublé son nombre de sièges à 52 sur 350 pour devenir le troisième parti d’Espagne! Composer un gouvernement va être bien compliqué.

Les extrêmes progressent en Europe

Dans plusieurs pays d’Europe, l’extrême droite gagne du terrain. Elle s’installe au pouvoir ou y participe en Italie, en Autriche, en Pologne, en Hongrie, en Finlande, en Bulgarie… Cela veut dire que ce sont des décideurs aux idées racistes et très fermées, radicales qui prennent de plus en plus de pouvoir. C’est inquiétant.