L’euthanasie, c’est le fait d’abréger (raccourcir) la vie d’une personne pour lui éviter une mort lente, trop longue et trop douloureuse.

En Belgique, une loi qui date de 2002 autorise les médecins à pratiquer l’euthanasie chez les personnes qui le demandent, à certaines conditions très précises. Dans les hôpitaux, des professionnels se sont demandé comment parler de cela aux enfants dont un parent a fait une demande d’euthanasie.

C’est comme cela, que le livre Paulette est né. Paulette est malade, elle a mal, on ne peut plus la soulager, elle veut mourir et personne ne réussit à la faire changer d’avis.

Amélie Javaux, vous êtes une des auteures, comment avez-vous écrit cette histoire?

On a travaillé durant quatre ans. On s’est inspiré de faits réels. Toutes les auteures de cette histoire travaillent en hôpital. La question que nous entendons le plus souvent de la part de l’entourage face à une demande d’euthanasie est: ‘pourquoi veut-elle mourir plus tôt ? Moi, je préférerais qu’elle reste trois jours de plus avec moi, même si elle souffre. Je préfère qu’elle reste par amour pour moi ’.

Dans cette réaction, on sent le sentiment d’abandon. C’est aussi celle de Pilou, le petit oiseau, qui va vivre la décision de Paulette. Pourquoi veut-elle mourir plus tôt?, demande-t-il.

Évidemment, Paulette aurait voulu continuer à vivre avec les gens qu’elle aime! Mais pas en ayant mal comme ça. Elle a souffert dans son corps mais aussi dans son cœur et sa tête.

Dans «Paulette», vous restez fidèles à la loi?

Oui, la loi est décrite dans le cahier explicatif qui accompagne le livre. Et dans l’histoire de Paulette, il y a des éléments de la loi, comme la venue d’un autre médecin pour un deuxième avis. Il y a également tout l’entourage de Paulette qui assure un accompagnement. Tous ses proches lui montrent qu’ils restent là pour elle et qu’ils ont envie qu’elle continue à vivre. Cela décrit tout le chemin à réaliser pour accepter la décision de Paulette et de toute personne qui demande l’euthanasie.

Est-ce que ça arrive souvent, en Belgique, des euthanasies?

Grâce aux avancées de la médecine, il y a aujourd’hui beaucoup de chances que l’on guérisse d’une maladie grave. Malheureusement, il y a des situations, comme celle de Paulette, où la maladie est plus forte. Les médicaments ne suffisent pas pour détruire la maladie. Le traitement curatif (celui qui soigne) ne marche pas. On passe alors aux soins palliatifs, c’est-à-dire à des soins qui apportent à la personne la plus grande qualité de vie possible. Ce sont des soins qui ne la guérissent pas mais l’aident à terminer sa vie le mieux possible. Paulette est comme un «coq en pâte», dans son nid de paille, bien entourée et elle peut même manger des graines de tournesol tous les jours si elle en a envie.

En Belgique, le patient décède le plus souvent avec un accompagnement en soins palliatifs. Mais, comme pour Paulette, parfois, la personne constate qu’elle souffre trop ou qu’elle sait faire de moins en moins de choses (ne sait plus marcher, ni sortir de son lit, manger…). Et elle ne le supporte plus. Elle peut alors faire le choix de mourir plus tôt.

Le patient en parle à son médecin qui vérifie si la personne est dans les critères de la loi, si la décision est réfléchie. Ils vont prévoir ensemble le jour de l’euthanasie. La mort est fixée à une date précise… et d’ici là, chacun va s’y préparer. Les petits et les grands!

Un livret accompagne le livre Paulette, sur le site de l’éditeur:

https://www.mijade.be/jeunesse/upload/Livret%20Paulette%20Activit%C3%A9s_1.pdf