De 2015 à 2018, Erza faisait partie de Kids United. Elle avait à peine quitté le groupe que le chanteur Vianney lui proposait de travailler ensemble sur un album solo. Et le voilà!

Comment avez-vous préparé cet album, tous les deux?

On a parlé de beaucoup de sujets. Il m’a posé des questions sur la vie, sur des thèmes dont j’avais envie de parler. Et puis il a écrit les textes en fonction de ça. J’ai adoré ce qu’il a écrit. J’ai modifié quelques mots, mais pas beaucoup. Et pour les musiques, même chose. Il m’a fait écouter les mélodies et, quand ça me plaisait, on enregistrait. Après, souvent, je changeais un petit peu pendant l’enregistrement en studio, je mettais mes petites touches.

Ton album s’ouvre et se conclut par des mots en albanais. Pourquoi?

C’est la langue que je parle chez moi, avec mes parents et ma famille. Le texte du début, c’est une poésie albanaise. Et à la fin de l’album, c’est une chanson que j’ai écrite pour dire merci à toutes les personnes qui m’ont soutenue. Je dis qu’il ne faut jamais oublier les personnes qui vous ont tendu la main et il faut se souvenir d’où on vient.

Dans «Les étoiles», tu chantes: «On veut croire à ce monde nouveau, nous sommes les étoiles». Tu parles au nom des jeunes? Tu les sens positifs, confiants?

Oui. On ne veut rien lâcher, il faut garder espoir. Il faut regarder devant et ne pas se tourner vers le passé. C’est aussi ce que je dis dans la chanson Devant. Il faut voir grand, vouloir aller loin, si on veut avancer.

Qui t’inspire cette volonté, cette confiance?

Mon père. Il est venu du Kosovo jusqu’en France, il a fui la guerre. Il n’a rien lâché, il n’a pas baissé les bras. Il voulait y arriver, il a tout fait, et puis on est bien, toute la famille, maintenant.

Tu parles aussi du déséquilibre entre ceux qui «gagnent» et ceux qui ont moins de chance dans la vie. Tu te demandes pourquoi. Tu as une réponse?

Ce sont des questions que je me pose souvent. Je pense que si on est unis, en paix tous ensemble, si on se considère tous pareils, ça ira mieux.

Ta réponse me fait penser à ta chanson «Margaux».

Je voulais une chanson sur le harcèlement scolaire. Je n’en ai jamais souffert mais je voulais faire passer un message aux harceleurs. Il faut qu’ils comprennent les conséquences qu’une parole, une injure, un acte blessant peuvent avoir sur une personne. Et puis je veux donner de la force aux personnes harcelées.

Tu sors cet album, tu prépares une tournée… et l’école?

Je fais la musique pendant le week-end et les congés, pour ne pas prendre de retard.

Comment ça se passe avec les autres élèves?

Quand je suis arrivée dans mon nouveau collège, c’était dur. Ils étaient tout le temps avec leur portable autour de moi, ils m’attendaient à la sortie, ils me demandaient des autographes… J’avais envie de changer d’école parce que j’avais l’impression que tout le monde me regardait tout le temps. Mais maintenant, ça va. De toute façon, à l’école, je ne parle jamais de mes projets. C’est comme si je ne faisais pas de musique. Donc, ils me parlent normalement, maintenant.

Erza Muqoli sera en concert au Cirque Royal de Bruxelles le dimanche 26 avril à 17 h.