Depuis une quarantaine d’années, l’Irak est régulièrement plongé dans des conflits et des guerres.

Le pays et ses 40 millions d’habitants en ont beaucoup souffert. L’économie est par terre (elle va mal, elle est mauvaise). L’électricité et l’eau potable ne sont pas disponibles pour tous les Irakiens en quantité suffisante. Un jeune sur quatre n’a pas de travail et, donc, pas d’argent. Il n’y a pas assez de maisons pour tous…

Régulièrement, les Irakiens protestent, réclament une vie meilleure. C’est à nouveau arrivé début octobre.

Pourquoi?

Plusieurs faits pourraient expliquer ce qui a déclenché la colère des Irakiens début octobre.

En septembre, les autorités locales ont ordonné que l’on détruise des maisons construites sans autorisation sur des terrains qui appartiennent à l’État. Ces destructions de maisons priveraient de logement… trois millions de personnes!

En septembre également, un jeune s’est immolé (a mis le feu à son corps) parce que la police avait confisqué son chariot de vendeur ambulant, dans le sud du pays. Cela montre le désespoir des jeunes qui essaient de survivre en vendant des marchandises en rue, sans véritable possibilité de travail.

Enfin, le 25 septembre, le général al-Saadi a été limogé (renvoyé de son poste). Ce héros militaire est surnommé «l’Incorruptible». Ce mot signifie que cet homme est réputé droit, honnête, respectueux des règles… et qu’on ne peut pas obtenir de lui, en cachette, des services ou des avantages en échange d’argent ou de faveurs. Pour certains Irakiens, ce limogeage est un mauvais signal: si on renvoie un incorruptible, est-ce pour permettre de la corruption (le fait de payer quelqu’un, en cachette, pour obtenir un avantage, une faveur, de façon malhonnête)?

Des manifs qui tournent mal

Du 1er au 7 octobre, des Irakiens ont manifesté à Bagdad (la capitale) et dans le sud du pays. Ils sont déçus par le gouvernement qui les dirige depuis un an. Ils n’ont vu aucune amélioration dans leur vie.

Les manifestants ont crié qu’ils refusaient la corruption. Ils veulent que l’économie soit améliorée et réclament un meilleur fonctionnement des services publics (ce que l’État organise pour tous: transports en commun, distribution de l’eau, de l’électricité, enseignement…).

Les autorités irakiennes demandent au peuple d’être patient et annonce 17 mesures: de l’argent pour les jeunes sans emploi, 100 000 nouveaux logements…

La police est intervenue de manière brutale pour disperser les manifestants. Internet a été coupé mais les jeunes Irakiens arrivent quand même à faire circuler des images, du son et des infos à l’intérieur et en dehors du pays.

En une semaine, plus de 100 personnes ont perdu la vie et il y a eu plus de 6 000 blessés.