On vient de le voir, les fake news jouent avec nos émotions. On voit le titre ou la photo, on est surpris, amusé, triste, choqué, en colère… Les émotions nous empêchent souvent de réfléchir!

Si, en plus, la fausse information confirme une idée qu’on avait déjà, un préjugé, on sera encore plus tenté d’y croire. Par exemple, si on a tendance à penser que les Américains sont stupides, on croira la fausse information qui dit qu’une «étude montre que les Américains pensent que le lait chocolaté vient des vaches brunes»… Ou si on se méfie des membres du peuple rom, on les soupçonnera volontiers quand on lira qu’ils ont prétendument enlevé des enfants! En fait, on est moins critiques et moins méfiants face à des «informations» qui confortent notre manière de voir le monde.

Enfin, on peut aussi se laisser dé-stabiliser par une personne qui affirme une chose avec beaucoup d’assurance et qui vous traite de naïf, d’ignorant, en avançant des discours remplis de mots savants auxquels on ne comprend rien. Ça peut suffire à nous faire douter des choses les plus évidentes…

Trop d’infos tue l’info

Avec les smartphones, les réseaux sociaux, Internet…, on est confrontés à une quantité invraisemblable d’informations en permanence. On n’a pas le temps de tout vérifier et on baigne dans une atmosphère d’urgence, d’immédiateté. Du coup, on fait suivre des tweets ou on partage des publications Facebook sans les vérifier. On republie même des articles dont on n’a lu que le titre!

Outre l’urgence, cette attitude s’expliquerait par notre tendance à vouloir rester «dans le groupe», à suivre les autres comme des moutons, mais aussi à vouloir donner l’impression d’être au courant des dernières infos. On voudrait être les premiers à faire connaître cette news incroyable à notre entourage et à en discuter. Ça répond à notre besoin de créer et entretenir nos liens. Et puis, si Tata ou notre meilleure amie a publié ou partagé cette info, on peut leur faire confiance, non?

Enfin, notre cerveau a besoin d’histoires… et d’histoires simples. Si ces récits divisent le monde entre gentils/méchants/stupides… C’est parfait! Si ces histoires permettent de donner une explication simple à des événements compliqués, inexpliqués ou inimaginables jusqu’alors, c’est encore mieux!

Enfin, Internet et les réseaux sociaux permettent de renforcer chacun dans ses idées en créant des «bulles». Des programmes informatiques avec des formules mathématiques compliquées, analysent les mots qu’on l’on recherche souvent, ou les sites, photos et vidéos que l’on consulte, pour nous proposer des liens semblables. Facebook nous montre les amis qui ont les mêmes idées que nous, pour écarter ceux qui ont d’autres centres d’intérêt. Du coup, on s’installe dans ses idées, sans plus être confrontés à des opinions différentes qui nous permettent de réfléchir et d’évoluer.