Pour réaliser la photo ci-dessus, les enfants ont utilisé un miroir. Dans celui-ci se projette une branche située au-dessus de l’endroit photographié. «On n’avait jamais pensé à ça! On peut aussi placer le miroir devant notre visage. Notre tête montrera alors ce qui était devant nous.»

Derrière le Musée de la Photographie à Charleroi s’étend un vaste parc. C’est là que, du 5 au 9 août, Camilah, Alix, Elykia, Jules, Claire, Éliott ont exploré la nature en utilisant différentes techniques. Regarder l’image reflétée par un miroir leur donne plein d’idées. D’abord, la nature, les feuilles et les fleurs attirent leur regard. Ensuite naît l’envie de créer des effets particuliers. Montrer la réalité autrement, en jouer, c’est devenir inventif!

Autrefois, la photographie était argentique, c’est-à-dire réalisée avec un appareil qui possédait une pellicule photosensible (un film plastique sensible à la lumière) pour recevoir les images et les stocker.

Pour bien le comprendre, ils réalisent un photogramme. Pour cela, après avoir cueilli des fleurs, ils les disposent sur la face bleutée d’un papier. Puis, ils exposent le papier directement au soleil pendant 3 à 7 minutes. La feuille change de couleur, devient presque blanche. Ensuite, ils la plongent dans l’eau du robinet pendant deux minutes et – ô surprise – elle redevient bleue et montre une belle empreinte solaire. «Beaucoup d’explorateurs ont utilisé autrefois cette technique, explique l’animatrice. C’est comme cela qu’ils ont ramené des traces de plantes des pays qu’ils découvraient!»

Écrire avec la lumière

Photographie est un mot qui vient du grec (photos veut dire lumière et graphein signifie écrire). Photographier, c’est écrire avec de la lumière. Les enfants vont s’en rendre compte à nouveau en découvrant dans le musée la photographie avec le sténopé. C’est un appareil photo rudimentaire (très basique) puisqu’il s’agit d’une simple boîte percée d’un trou. La pose est choisie, la boîte posée à terre, le cache retiré et… l’attente commence. Contrairement à la photographie numérique, le résultat n’est pas immédiat. Il faut attendre pour que la lumière, qui passe à travers un trou d’un millimètre, imprime le papier photo dans la boîte. Si les enfants avaient manipulé le sténopé, ils auraient dû aller développer les images au laboratoire.

Mais les enfants connaissent le laboratoire car ils y ont fait plusieurs expériences dont voici un résultat:

«Je n’explique pas la technique de prise de photo, explique l’animatrice. Ils ont chacun un appareil qu’ils règlent sur automatique et travaillent sans flash, si possible.

Mais ils auront appris à avoir un regard différent sur la nature. Ils auront aussi été patients avant de découvrir une photo et auront appris qu’il faut faire des choix. Aujourd’hui, avec le numérique, on a tellement de photos qu’il faut apprendre à les sélectionner.»