L’Europe est attirante pour ceux qui vivent dans un pays en guerre, qui ont faim ou qui sont menacés pour leurs idées, leur religion, leur identité sexuelle… Certains quittent donc leur pays pour tenter de rejoindre l’Europe.

Les Africains, souvent, passent par la Libye (nord de l’Afrique). Le voyage se fait à pied, en camion, entassés avec d’autres dans une voiture… Une route longue, dure, dangereuse.

Arrivés en Libye, ils essaient d’embarquer sur un petit bateau pour traverser la mer Méditerranée. Certains bateaux coulent… D’autres sont découverts par les garde-côtes libyens, dans les eaux de la Libye. Les migrants (personnes qui migrent, qui changent de pays) sont alors arrêtés et enfermés dans des centres de détention en Libye. Les conditions de vie y sont absolument épouvantables.

Ports fermés

Enfin, il y a des petits bateaux qui, une fois en pleine mer, sont repérés par des navires d’organisations humanitaires (d’aide). Celles-ci portent alors secours aux migrants en les faisant monter à bord. Elles doivent ensuite les conduire quelque part; en principe, dans le port le plus proche. C’est donc souvent l’Italie, ou son île de Lampedusa, qui doivent accueillir ces migrants sauvés en mer.

Mais l’Italie refuse de supporter seule l’accueil des migrants. Elle demande aux autres États européens de prendre leur part. Elle accuse aussi les organisations qui font du secours en mer d’aider les passeurs (personnes qui se font payer pour aider les migrants à faire leur voyage). Le ministre de l’Intérieur italien a donc interdit ses ports aux navires des organisations humanitaires. Certains bateaux se retrouvent ainsi bloqués plusieurs jours en mer, sans pouvoir accoster, avec des dizaines de migrants épuisés, malades.

La nuit du 28 au 29 juin, le bateau Sea-Watch 3 a ainsi fini par forcer l’entrée du port de Lampedusa et débarquer 40 migrants sans autorisation. Sa capitaine, l’Allemande Carola Rackete, a été immédiatement emprisonnée. Une juge l’a libérée le 2 juillet, car elle a estimé que Carola Rackete avait agi pour sauver des vies. La capitaine doit cependant rester en Italie, car elle n’en a pas fini avec la justice.

Le 6 juillet, un autre navire, l’Alex, a également accosté à Lampedusa sans autorisation.

Un autre navire, l’Alan Kurdi, a lui opté pour l’île de Malte, où il a pu déposer ses 65 migrants et, quelques jours plus tard, 44 autres.

En mer, sauver les vies est une obligation

Le droit maritime (de la mer) impose à tout marin de porter secours à un bateau en difficulté. Mais de plus en plus, les pêcheurs et les capitaines de navires commerçants ou militaires hésitent ou renoncent à respecter cette obligation.

En Italie, une loi prévoit une amende (punition) de 50 000€ si un navire entre sans permission dans les eaux italiennes. Le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, veut faire monter cette somme à 1 million d’euros, pour le capitaine, l’organisation qui fait naviguer le bateau, et le propriétaire du navire.

Le sujet des sauvetages de migrants divise. Certains trouvent normal de veiller à ce que tout le monde ne puisse pas venir en Europe. D’autres s’inquiètent qu’on laisse mourir des hommes, des femmes et des enfants en mer, et qu’on sanctionne ceux qui leur sauvent la vie.