Àvol d’oiseau, Copenhague, la capitale du Danemark, se trouve à 765 km de Bruxelles.

Pour les habitants de Bruxelles, c’est donc moins loin d’aller à Copenhague que de se rendre, par exemple, à Marseille, dans le sud de la France. Pourtant, nous connaissons peu et mal le Danemark.

Cette semaine, en plus de célébrer leur fête nationale, les Danois sont allés voter pour renouveler pour quatre ans le Folketing, le Parlement (assemblée d’élus chargée de voter les lois). Cette assemblée compte 179 membres. Et depuis les dernières élections, elle comprend 37 élus du Parti populaire danois, un parti d’extrême droite, connu pour ses prises de position très dures en matière d’immigration.

Cette préoccupation de l’immigration a également gagné d’autres partis politiques ainsi qu’une partie de la population du pays. Près d’un Danois sur trois met ce sujet en tête de ses inquiétudes. Il y a un mois, une large banderole était étendue sur un bâtiment à Copenhague pour inviter à la «remigration», c’est-à-dire au rapatriement (renvoi chez eux) des migrants (personnes venues de l’étranger). «Nous ne voulons pas que le Danemark devienne une société plus multi-ethnique (avec des populations d’origines différentes)», martèle Hans Kristian Skibby, parlementaire du Parti populaire danois.

Le Danemark croulerait-il sous les demandes d’accueil? Entre janvier et avril 2019, il y a eu 620 demandes d’asile (demandes de personnes cherchant protection) au Danemark. C’est le chiffre le plus bas depuis 11 ans.

Climat et hygge?

Le Danemark se porte bien financièrement. L’accès à l’éducation et aux soins y est gratuit et la semaine de travail ne dépasse pas les 37 heures. Le chômage est faible (peu de gens en âge de travailler sont sans emploi). Ce pays est aussi un bon élève dans la lutte contre le réchauffement du climat. Et selon un récent rapport de l’ONU (Organisation des Nations unies), les Danois sont le 2e peuple le plus heureux du monde. La clé du bonheur? Le hygge (prononcez «hugueu»). Le hygge représente tous ces petits moments de bonheur qui ne s’achètent pas. Par exemple, ce que l’on ressent lorsque l’on est bien au chaud sous une couette. Cet art de vivre est cultivé par les Danois qui ont trouvé un mot pour le désigner.

Cela ne les empêche pas de figurer aussi parmi les plus grands consommateurs d’antidépresseurs (médicaments contre la dépression) au monde. À l’heure où nous écrivons, nous ne connaissons pas les résultats des élections. Qui sera à la tête de ce pays européen?