Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a donné tort à Caster Semenya, une athlète sud-africaine. Cette athlète refusait d’appliquer un récent règlement de la Fédération internationale d’athlétisme. Mais elle a perdu face au tribunal. Elle devra donc prendre des médicaments pour modifier son corps si elle veut encore courir sur des distances du 400 m au mile (1 609 m) dans des compétitions internationales.

Trop «masculine»?

Caster Semenya est double championne olympique et triple championne du monde du 800 m. C’est donc une grande sportive!

Mais certains estiment que ses performances sportives exceptionnelles ont été favorisées par une «anomalie» physique de la sportive. Caster Semenya a en effet une quantité élevée de testostérone, une hormone (substance fabriquée par le corps) masculine. Or, la testostérone augmente la force musculaire et la puissance.

Quelques autres sportives ont la même «anomalie» que Caster. La Fédération internationale d’athlétisme estime que cela fausse les compétitions féminines. Elle a donc décidé que les femmes athlètes doivent dorénavant limiter leur taux de testostérone à une quantité précise. Pour cela, elles doivent prendre un traitement.

Des doutes et des questions

Le TAS a estimé que le nouveau règlement de la Fédération était discriminatoire (injuste) mais il a décidé que c’était justifié, nécessaire. Il a tout de même exprimé des doutes et des préoccupations. La quantité de testostérone varie tout le temps chez chacun, sans qu’on en soit responsable. Comment fixer un seuil (une limite)? Comment déterminer que l’athlète est responsable si ce seuil est dépassé à un moment? Les athlètes concernées sont «nées comme cela» et ne sont coupables de rien. On n’a aucune certitude que le traitement fonctionnera et on craint des effets secondaires sur la santé et la vie des athlètes.

Enfin, certains font remarquer en souriant qu’il existe d’autres «injustices physiques» entre sportifs: la taille des basketteurs, les jambes plus ou moins longues des sprinteurs, les bras plus ou moins longs des nageurs, d’autres hormones…