Julian Assange, 47 ans, est Australien. Il est connu mondialement pour avoir dévoilé des millions de documents secrets avec son organisation Wikileaks. Parmi ces documents, beaucoup ont fait scandale. C’est le cas, notamment, de ceux publiés en 2010 qui montrent des pratiques de tortures et de meurtres par l’armée américaine en Afghanistan et en Irak.

Wikileaks se procure des informations secrètes, notamment en piratant des systèmes informatiques, des messageries et des sites de décideurs politiques, d’administrations, d’armées… Bien sûr, avec toutes ces activités, Julian Assange s’attire beaucoup d’ennemis!

Réfugié dans une ambassade

En 2012, Julian Assange a été arrêté à Londres (Angleterre) à la demande de la Suède. Ce pays voulait le juger suite à des plaintes de Suédoises pour des faits sexuels.

L’Angleterre devait décider si elle allait extrader (envoyer quelqu’un dans un autre pays pour qu’il y soit jugé) Assange en Suède. En attendant, la justice anglaise a libéré l’Australien à certaines conditions, comme rester disponible pour se présenter à la justice.

Mais Assange n’a pas respecté ces conditions. Il est allé à l’ambassade d’Équateur (le bâtiment où travaille le représentant de ce pays). Il a demandé que l’Équateur le protège, expliquant qu’il avait peur d’être envoyé aux États-Unis, où il serait «puni» pour ses révélations concernant l’armée américaine.

C’est ainsi que Julian Assange est resté près de sept ans dans l’ambassade d’Équateur à Londres. Comme une ambassade est le lieu de représentation officielle d’un pays, c’est comme s’il s’agissait d’un bout de territoire de ce pays: les policiers anglais ne pouvaient pas y entrer pour arrêter Assange.

Les choses ont changé

Wikileaks, avec l’accord et la participation active de Julian Assange, a continué à dévoiler des centaines de milliers de documents. Mais au fil du temps, un peu partout, des gens se demandent pourquoi ces révélations visent plutôt certaines personnes, certains pays, et pas d’autres. Est-ce que Wikileaks agit pour défendre la démocratie, la justice et la liberté? Ou est-ce qu’il essaie de manipuler les gens, notamment avant certaines élections? Le malaise s’installe…

L’affaire en Suède a été clôturée. Mais les États-Unis, de leur côté, ont lancé un mandat d’arrêt international contre Julian Assange. Ils veulent le juger pour participation à une tentative de piratage de données de l’armée américaine. Pour ce chef (motif) d’accusation, il pourrait être condamné à cinq ans de prison.

En Équateur aussi, il y a du changement. Le nouveau président de ce pays veut se rapprocher du président Trump. De plus, des histoires privées concernant sa famille et des documents dérangeants ont été diffusés et le président équatorien soupçonne Wikileaks d’être à l’origine de ces fuites. Il en veut donc à Assange. Du coup, l’Équateur a retiré à l’Australien la nationalité équatorienne qu’il lui avait accordée. Et l’ambassade à Londres a invité la police anglaise à venir arrêter Assange!

L’Australien est donc en prison. La justice anglaise pourrait le juger parce qu’il n’a pas respecté les conditions de sa libération en 2012. Mais les États-Unis, eux, réclament Assange. Le 2 mai, un tribunal britannique examinera la demande d’extradition américaine. Les défenseurs et les ennemis se mobilisent un peu partout…