Plezi veut dire «plaisir» en créole. C’est aussi le nom du jeu inventé par onze élèves du collège Saint- Hubert à Boitsfort! «Dans l’école, les élèves plus âgés ont une salle qui leur est réservée. La tradition veut que l’on y joue aux cartes. On adore ça!».

Chaque année, les élèves qui le souhaitent peuvent se lancer dans la création d’une minientreprise. «En septembre, on nous a présenté ce concours, expliquent Juliette, Soraya et Camille. Comme nous sommes une bande de onze copains, on a eu envie de le faire ensemble. L’idée de créer un jeu nous a semblé évidente. On avait envie que ce soit à l’image de notre bande. En fait, chacun avait une idée de jeu! Plezi est un jeu de cartes qui permet de jouer à neuf jeux différents.»

S’organiser comme une entreprise

Le groupe a eu le soutien d’une coach de l’association LJE (l’association les Jeunes Entreprises qui propose ce projet aux écoles). «Elle nous a aidés à nous organiser et à prendre conscience que l’on ne peut pas fonctionner seul, chacun a un rôle à jouer. On s’est distribué le travail en se divisant en quatre départements. Certains s’occupaient de la communication en assurant notre visibilité sur les réseaux sociaux, d’autres géraient les finances, d’autres encore devaient régler tous les aspects techniques… En novembre, on possédait un prototype (un modèle) du jeu.»

Et le financement?

Pour produire ce jeu, il fallait trouver de l’argent. «96 actionnaires nous ont fait confiance, en nous achetant chacun une action de la valeur de 7 euros. Avec les 672 euros récoltés, nous avons fait produire 350 jeux en Belgique, avec des matériaux (papier et carton) écologiques.»

Depuis janvier, les élèves sont rassurés: le défi est réussi. Car ils ont vendu 240 jeux et le seuil de rentabilité (c’est quand les ventes permettent de récupérer l’argent dépensé pour fabriquer et promouvoir le jeu) était atteint à 121 jeux.

«Si nous faisons un bénéfice, ce sera pour refaire des jeux. L’idée, ce n’est pas de gagner de l’argent. On vend notre jeu 9 euros et, du coup, plein d’élèves et même des professeurs nous l’achètent. On voulait apporter de l’amusement et ça nous fait tellement plaisir de voir les élèves des premières années, dans les couloirs, avec notre jeu de cartes. On a créé ce petit truc! On repense à tout notre travail et aux efforts réalisés… c’est gratifiant!»

Prochain défi? Remporter la finale belge des minientreprises le 22 mai et pourquoi pas la finale européenne en juin?