Depuis des années, le Venezuela traverse une très grave crise économique, qui fait exploser les prix de tous les produits. Il y a d’importantes pénuries (manques) de médicaments, de nourriture… L’économie est en panne et, avec elle, tout le pays!

Au pouvoir depuis 2013, le président Nicolas Maduro, qui ne parvient pas à régler ces problèmes, est critiqué par une partie de la population. Il a pourtant été réélu en mai 2018. Certaines personnes, au Venezuela et dans d’autres pays, ont des doutes sur cette dernière élection présidentielle. Elles se demandent s’il n’y a pas eu des tricheries. Quoi qu’il en soit, Nicolas Maduro est resté président.

Deux présidents

Mais le 23 janvier, un autre homme s’est proclamé (déclaré) président du Venezuela! Cet homme, Juan Guaido, est le président de l’Assemblée nationale (assemblée d’élus qui votent les lois).

Donc, Maduro et Juan Guaido revendiquent (prétendent avoir droit à) la place de président. Une cinquantaine de pays reconnaissent et soutiennent Guaido, une cinquantaine d’autres sont avec Maduro.

Pendant ce temps, le pays continue à sombrer… Les habitants souffrent de la faim et des pénuries. De nombreux opposants à Maduro sont en prison ou en exil (dans un autre pays, pour protéger leur vie). Environ 2,3 millions de Vénézuéliens ont fui le pays, par peur d’être arrêtés, ou simplement pour aller vivre dans un pays où il y a de la nourriture et des médicaments…

La guerre de l’aide humanitaire

Cette semaine, c’est autour de ces problèmes de pénurie des biens de base que la tension s’est concentrée.

Plusieurs États ont préparé des tonnes d’aide humanitaire: des colis de nourriture et de médicaments. Mais ils utilisent cette aide pour soutenir l’un ou l’autre président!

Les dizaines de tonnes (une tonne, c’est 1 000 kg) d’aides envoyées par les États-Unis, qui soutiennent Juan Guaido, sont ainsi bloquées hors des frontières vénézuéliennes. Le président Maduro refuse de les laisser entrer sur le territoire. Il dit que la crise au Venezuela est causée par les États-Unis, qui imposent des sanctions économiques à son pays depuis des années. Il accuse les États-Unis de vouloir, via cette aide, intervenir militairement dans le pays. Il parle de «nourriture pourrie et contaminée».

Maduro annonce, par ailleurs, l’arrivée de 300 tonnes d’aides envoyées par la Russie, la Chine, la Turquie…

La tension monte. Juan Guaido insiste auprès de l’armée pour qu’elle le soutienne et fasse entrer l’aide américaine au Venezuela. Il annonce que le 23 février, un mois après son discours de «prise de pouvoir», l’aide humanitaire américaine entrera au Venezuela «coûte que coûte». Des centaines de personnes se sont inscrites pour aider à acheminer ces colis dans le pays.

La journée de samedi s’annonce donc délicate… Pour ajouter une note absurde à tout cela, on signalera que la veille, chacun des deux camps organise un concert ! L’un pour récolter de l’argent pour soutenir les Vénézuéliens, l’autre pour dénoncer «l’agression brutale à laquelle on tente de soumettre le peuple vénézuélien»…