En 1991, la Belgique a ratifié (confirmé qu’elle signait) la Convention relative aux droits de l’enfant. Mais respecte-t-elle ces droits? Tous les cinq ans environ, comme les 191 autres pays signataires, notre pays doit présenter un rapport au Comité des droits de l’enfant des Nations unies. Il doit montrer comment il met en application ces droits, les respecte.

Le 7 février, ce Comité a remis un avis, sorte de bulletin, à la Belgique. Dans ce «bulletin», aucune note mais plutôt 55 recommandations (il propose et demande des changements pour améliorer la situation).

« La Convention des droits de l’enfant est le traité le plus ratifié au monde et donc le plus surveillé, explique Marie de le Court, de la Coordination des ONG pour les droits de l’enfant (CODE). Les États ne sont pas punis s’ils ne respectent pas ce qu’ils ont signé. Le Comité remet des ‘recommandations’ qui sont avant tout des conseils. Mais évidemment, si un État refuse systématiquement d’appliquer certains droits, il n’aura pas une bonne image au niveau international, ni chez lui.»

Quels sont les deux recommandations à pointer selon vous ?

«Le Comité des droits de l’enfant est très inquiet de la situation de pauvreté dans laquelle vivent certains enfants en Belgique. Ce taux de pauvreté est l’un des plus élevés en Europe *! Le Comité l’a bien saisi (compris) et insiste pour que l’État prenne des mesures fortes pour que les enfants puissent sortir de cette pauvreté. Il insiste pour que les enfants aient accès à un logement et que leur famille reçoive des ressources (allocations, aides en argent) suffisantes pour pouvoir mener une vie digne.»

Une autre recommandation concerne la détention des enfants migrants. «C’est un gros problème aujourd’hui. Depuis six mois, des enfants peuvent être à nouveau enfermés sur base de la situation de séjour de leurs parents. Le Comité dit que la Belgique doit cesser cela. Par ailleurs, il insiste pour qu’une attention soit accordée aux enfants les plus vulnérables, c’est-à-dire à savoir les enfants de familles en situation de pauvreté, les enfants migrants (accompagnés ou non), les enfants porteurs d’un handicap, les enfants malades…»