Sur scène, un chantier. Entre brouette, échafaudage et truelle (outil utilisé pour manipuler et travailler le ciment, le plâtre, la peinture…), un homme maçonne. Il monte un mur. Sous une bâche, il découvre un homme recroquevillé, qui dort.

Victor, le maçon, chasse l’intrus. Mais l’homme revient, insiste. Il sait juste dire quelques mots en français. «Travail» est celui qui revient tout le temps. Victor s’énerve, il n’a besoin de personne.

Olivier Luppens raconte qu’il a eu l’idée de ce spectacle car son grand-père carreleur (dont la photo est sur scène!) ne comprenait pas son désir de devenir comédien. «Il me disait que je savais carreler, faire la plomberie et que j’avais de l’or dans les mains. Alors je suis reparti de cela. J’avais aussi le souvenir des mots étrangers qu’il ramenait à la maison car il travaillait avec des Italiens ou des Marocains sur ses chantiers.»

Victor et Ciccio vont réussir à travailler ensemble et peut-être au fond à se comprendre un peu mieux.

Le spectacle est plein d’humour, rythmé, inventif et émouvant. On ne peut s’empêcher d’y voir la question de l’accueil des migrants, la question de la différence, du partage, de l’ouverture… Ciccio explique d’ailleurs à Victor les épreuves qu’il a endurées. Les deux comédiens ont fait beaucoup de théâtre de rue, ils sont donc très attentifs aux réactions du public. Ils en jouent, disent-ils. Après 143 représentations, ils disent que les enfants réagissent sur un tas d’aspects, y compris celui de la construction. Les comédiens de cette compagnie belge En Chantier(S), se disent donc enchantés! Et nous l’étions aussi.

Envie de voir ce spectacle? Un dossier pédagogique et un atelier peuvent accompagner la pièce.

http://enchantiers.be/agenda-2/