Quand on commande un plat à emporter, l’emballage en carton, en frigolite ou en aluminium ne sert qu’une fois. Cela fait vite une montagne de déchets! Il y a dix ans, au Canada, à Vancouver, un maître-coq, Hunter Moyes, a créé la boîte Tiffin en inox pour ne plus avoir ce volume d’emballages jetables dans son restaurant.

L’idée a été reprise à Bruxelles en 2014 et depuis peu aussi à Gand et à Ottignies-Louvain-la-Neuve. C’est Violaine Dupuis qui l’a mise en place.

«Le principe est simple: le client achète une boîte Tiffin au prix de 25 euros. Il peut alors s’en servir dans une quarantaine de restaurants. Les boîtes jetables, ça coûte cher et souvent, leur prix est répercuté (transmis) dans le prix du plat. Par contre, les restaurateurs qui acceptent Tiffin font une réduction de 5% aux clients qui utilisent cet emballage durable.»

Pourquoi en inox ?

Car l’acier inoxydable est le seul matériau qui préserve la chaleur du repas pendant au moins une heure et ne migre pas (ne se décompose pas) dans les aliments, à la différence de l’aluminium par exemple, de la frigolite ou du plastique. «On utilise de l’inox 18/10, un inox de grande qualité mais cher, explique Violaine Dupuis. C’est un matériau résistant: pas de casse, pas de déformation. En trois ans, 2 boîtes sur 1 000 m’ont été rendues car elles présentaient de petits défauts (une attache était montée à l’envers). Je les ai remplacées. Je fais fabriquer les boîtes en Corée du Sud. 1 000 l’an passé et 1 000 cette année-ci. J’ai cherché une usine en Belgique, en France et en Espagne mais je n’ai pas trouvé. Peut-être serait-ce bien de collecter l’inox comme on collecte les vêtements, le plastique, le papier…?»

Quelle économie de déchets?

« Si 2 000 personnes utilisent deux fois par semaine cette boîte à la place d’un emballage jetable, alors on évite 3 000 kg de déchets, 8 000 kg de CO2 (un des gaz responsables du réchauffement climatique)! À La Cambre, une école supérieure à Bruxelles, ce sont les étudiants qui ont décidé d’utiliser Tiffin à la cantine. Ils ont commandé 1 000 boîtes et se sont arrangés pour les vendre à 5 euros.»

Dans six écoles primaires, Tiffin a fait son entrée en septembre. Un traiteur bruxellois a décidé qu’il livrerait ses repas dans les écoles avec ces boîtes. «Je constate que ce sont à présent les clients qui se présentent dans des restaurants pour demander que le plat à emporter soit mis dans leur Tiffin. C’est comme ça que j’ai des appels de restaurateurs qui veulent adopter ce système. Je travaille sur des habitudes à changer: on prendra demain sa Tiffin comme on prend aujourd’hui son sac réutilisable, ou hier, son pot à lait!»

www.tiffin.be