Ton album a été annoncé par la chanson «Malade». Tu peux nous en expliquer le sens?

Le message, c’est: «ma maladie, c’est d’être moi». C’est une manière de revendiquer le droit d’être soi, même si on est différent et que les autres nous voient comme malade. C’est une chanson que j’ai écrite avec Vianney. Je crois qu’après avoir passé du temps à faire de la musique avec moi, il a dû se dire que j’étais un peu siphonnée du ciboulot (folle).

Dans le clip, on voit tes grands-parents. Ils dansent même!

Oui. Comme la chanson parle d’authenticité (être sincère, vrai), je voulais un clip qui colle tout à fait à ma vraie personne. Or, mes grands-parents sont souvent avec moi, et je les trouve très drôles. J’avais envie de les montrer. Donc, on les a filmés en pleine conversation spontanée. Et puis ils dansent dans le clip, oui, et ils dansent même parfois sur scène avec moi! Sur la mini-tournée de «Malade», mon grand-père a même fait danser les gens en faisant le DJ. C’est Henri PFR qui lui a appris le métier!

Revenons à l’album… Comment te sont venues les idées des autres chansons?

J’ai mis beaucoup de temps à trouver. J’ai d’abord eu envie d’écrire une chanson qui donne la force de s’aimer soi-même, s’accepter, être indépendant. C’est comme ça que j’ai écrit le premier morceau, On my own. Puis, j’ai écrit en français, T’es beau comme t’es, qui se moque un peu du fait qu’on fait toujours attention à son look.

L’album s’appelle «Madame». Ça veut dire que c’est un album de femme, pour les femmes, qui parle de femmes?

Quand j’écrivais, il y a eu le début du mouvement «Me too» (des femmes ont osé dévoiler des faits anciens, secrets, dans lesquels elles avaient été contraintes de se soumettre à des volontés sexuelles d’hommes). J’ai écrit T’as quitté la planète. Pour moi, la phrase principale de ce morceau, c’est «mon corps est à moi». Et puis, il y a encore la chanson Madame, dans laquelle je parle de ma superhéroïne, qui trace sa route et ne laisse personne décider pour elle, et surtout pas un homme.

Pour cet album, tu as collaboré avec pas mal de gens: Vianney, Matthew de Puggy, Marc Pinilla et Dada de Suarez, Arno…!

J’ai contacté plein de gens avec qui je rêvais de travailler. Coécrire, c’est vraiment très riche! Mais en même temps, j’avais envie de me débrouiller plus, et écrire des morceaux qui parlent de ça, j’ai l’impression que ça m’a donné plus de force et de confiance.

Comment fait-on pour passer d’un enregistrement très soigné en studio à une interprétation sur scène, en dansant? Comment garder la qualité?

C’est vrai que ce n’est pas facile, surtout que j’aime bien danser. Alors on prépare d’autres versions, on réarrange les morceaux autrement.

Est-ce qu’il y a des voix ou des bases de musique enregistrée qu’on diffuse pour soutenir ta voix ou les instruments sur scène?

Aujourd’hui, dans l’électro-pop, c’est très rare de tourner sans ordinateur sur scène. Moi, j’ai du mal avec les musiciens qui font semblant de jouer. Donc j’essaie qu’il y ait un maximum de choses qui soient jouées en live (en direct), sinon ça n’a pas d’intérêt. Et j’aurai une choriste pour chanter avec moi.

En octobre, tu as fait une mini-tournée de «Malade», avec des concerts dans des lieux originaux notamment sous l’eau, dans une piscine! Qui a eu cette idée?

C’est moi. Pour la piscine, je l’ai un peu regretté ce jour-là, quand j’ai dû plonger et aller jouer dans la bulle sous l’eau… (rires). C’était une vraie prouesse technique. Il a fallu mettre des baffles spéciaux dans l’eau. La bulle était à 5m de profondeur, donc j’avais plein d’eau dans les oreilles! Mais c’était trop marrant. Je voyais des demi-corps blancs qui flottaient autour de moi, c’était rigolo.

Album «Malade», Pias

Attention! Le concert à Forest National du 6 décembre est reporté au 30 mars 2019!