La Terre, la planète bleue, couverte à 70% par les mers et océans, est menacée par les déchets en plastique. Chaque minute, ce sont 18 000 kilos qui entrent dans ces étendues d’eau! Sacs, bouteilles, filets et autres formes d’emballages flottent à la surface de l’eau. 99% de ces déchets se décomposent en microparticules et tapissent les fonds marins. Les experts prédisent qu’en 2050, il y aura davantage de plastique que de poissons dans nos océans!

Quelles solutions?

Peut-être faudrait-il considérer ces déchets plastiques comme une ressource, un bien qui a de la valeur ? C’est l’idée de Simon Bernard, un jeune ingénieur français, qui s’est dit que l’on pouvait collecter les déchets plastiques et les recycler. Cela éviterait alors de les retrouver dans les océans.

Il a mis au point le projet d’un bateau qui «carbure» aux déchets plastiques. Son nom? Le Plastic Odyssey. Ce catamaran (bateau à deux coques parallèles) sera équipé de panneaux solaires pour alimenter les équipements électroniques. Mais son carburant sera original puisqu’il sera fait de déchets plastiques, récoltés à terre, à chaque escale, puis triés et recyclés.

Mais comment ce bateau peut-il utiliser les déchets plastiques comme carburant? À bord, il possède un atelier du recyclage plastique.

Dans cet atelier, on trouve différentes machines, notamment un capteur qui permet d’identifier les types de plastiques.

Il y a aussi une extrudeuse, une machine qui permet la transformation du plastique en divers produits: planches, dalles…

Les déchets non recyclables sont convertis en carburant par pyrolyse, cela signifie qu’ils sont chauffés à 430°C sans oxygène. Cela a pour effet de provoquer leur décomposition. On obtient ainsi de l’essence et du diesel pour alimenter les moteurs du navire.

Un tour du monde

Un bateau démonstrateur de 6 mètres de long, baptisé « Ulysse», a été construit. Il préfigure le catamaran de 24 mètres qui sera construit à partir de janvier 2019. Ce bateau devrait prendre la mer en 2020 pour un tour du monde de trois ans. À son bord, une bonne dizaine de personnes dont un réalisateur qui filmera le voyage. Lors de ce périple, des collectes de déchets seront organisées sur les côtes et dans les villes aux alentours avant et pendant les escales du bateau. Une partie des plastiques collectés sera transformée lors des ateliers organisés avec des gens du pays. L’idée est de s’adapter aux besoins locaux. Le but est également de diffuser un maximum les savoirs acquis.

Simon Bernard espère ainsi démontrer que les déchets peuvent devenir une ressource, et inciter les populations du monde entier au recyclage. Les plans du Plastic Odyssey seront diffusés en open source (accessibles au grand public) pour encourager cette technologie tout autour du globe. L’objectif est de créer un réseau mondial de micro-usines de revalorisation des déchets. En 2024, un catalogue de solutions de recyclage sera réalisé.

www.plasticodyssey.org